«Dieu tombe goutte à goutte du ciel, et larme à larme de nos yeux.» Victor Hugo, extrait de Post-scriptum de ma vie Dans une guerre, les plus grandes vedettes de la télévision après les ministres et les chefs militaires, ce sont les présentateurs des journaux télévisés ou les correspondants. Ce sont eux qui sont chargés de la lourde tâche d´annoncer la bonne ou la mauvaise nouvelle à l´opinion. Et c´est leur visage qui restera gravé dans la mémoire visuelle du téléspectateur. Et dans cette guerre où l´image était omniprésente, l´image qui restera gravée dans la mémoire est celle des larmes de Khadidja Benguenna et surtout celle de l´imposant Djamel Al Riane qui est d´origine palestinienne. Mais aussi celle du reporter de la Télévision palestinienne Ramattan, qui tombe genoux à terre et éclate en sanglots, en direct sur Al Jazeera «Moubachir» en découvrant sa maison totalement dévastée par les soldats israéliens. Une émotion qui traduit l´humanisme des présentateurs vedettes de la télévision. Un humanisme sans hypocrisie qui rapproche le présentateur vedette ou le reporter de guerre du simple téléspectateur. A côté de cela, à l´Entv, on a constaté avec consternation, avant-hier, le sourire au coin des lèvres de Karim Boussalem, après la présentation de l´excellent reportage de Wissam Abou Zaïd sur les dégâts des bombardements à Ghaza. Karim Boussalem, qui nous a habitués à ce genre de comportement, est plus soucieux de son poids et des commentaires de ses supérieurs que de son image de journaliste proche du peuple algérien. L´Entv dispose pourtant de présentateurs qui honorent la profession et qui démontrent par l´image et par le geste leur rapprochement exemplaire du peuple. Khadidja Benguenna en est un exemple. C´est également le cas de Belkacem Mam, qui prend de plus en plus de place depuis l´éclipse de Farida Belkacem. Dans cette guerre de Ghaza, on notera, durant les 20 jours de couverture constante, le professionnalisme et le savoir-faire du correspondant de l´Unique, Wissam Abou Zaïd, qui a très bien honoré son contrat, malgré les moyens dérisoires dont il dispose par rapport à d´autres télévisions présentes dans Ghaza. Merci beaucoup Wissam et bonne continuation! Mais les présentateurs de JT arabes ne sont pas les seules icônes qui ont marqué cette guerre. Yonit Levy, une journaliste de la télévision privée Channel 2 Israël, a eu le courage de dire à la fin de son journal télévisé qu´il était difficile de convaincre le monde que la guerre israélienne contre Ghaza était juste. Cette sortie de la feuille de route du JT lui a valu une pétition de 30.000 signatures qui exigent sa démission ou son limogeage. Cela démontre que même en Israël, on est capable d´exprimer sa sympathie ou son antipathie. Les présentateurs du journal de l´Entv n´ont jamais pu exprimer par les larmes leur émotion et cela même durant les plus durs moments du terrorisme. Aucune liberté d´action n´est tolérée par le chef d´édition. Il est interdit aux femmes présentatrices d´être très belles, pas de maquillage avéré, comme c´est le cas sur Al Arabiya ou Al Jazeera, et surtout pas de présentatrice en hidjab au JT... [email protected]