«Cannes, c´est d´abord un escalier: un escalier facile à monter...difficile à descendre.» Claude Lelouch Extrait d´Itinéraire d´un enfant très gâté Au moment où plus de 2000 journalistes étrangers et 200 télévisions sont présents à Cannes pour couvrir le plus grand festival du monde, on constate avec consternation que les médias algériens sont quasiment absents de Cannes, au même titre que le cinéma algérien. Hormis quelques envoyés spéciaux habitués de Cannes et qui habitent de surcroît en France, comme Tawfik Hakem qui couvre Cannes pour Radio Soleil et Algérie News, Saïd Ould Khelifa, qui a été invité en tant que réalisateur et correspondant de L´Expression, et enfin Azzedine Mabrouki, un ancien journaliste habitué des festivals, aucun autre média n´a dépêché un correspondant à la Croisette. El Khabar et Echourouk possèdent eux aussi quelques reporters sur place. Ni l´APS, ni la Télévision nationale et encore moins Canal Algérie qui possède sa correspondante en France, Afaf Belhouchet, ne couvrent l´événement. Dans la presse nationale, on a eu droit seulement à des papiers d´ambiance, pas une interview, pas un scoop et encore moins de l´information concernant la présence des invités algériens sur la Croisette. Mieux encore, deux journalistes de Canal Algérie sont à Cannes en tant qu´invités spéciaux. Ils passent leur temps à aller dans les bals VIP et à des soirées branchées. Et pourtant, l´une des spécialistes de cinéma sur Canal Algérie, qui avait toujours exigé de HHC d´être envoyée à Cannes en tant qu´envoyée spéciale, est présente sur la Croisette. Elle s´est même permis le luxe de donner son avis sur le film de Cantin Tarantino sur Bfmtv, affichant ainsi sa présence physique à Cannes. A Alger, il y avait plusieurs dizaines de journalistes qui rêvaient de couvrir le festival le plus médiatisé de la planète. Et pourtant, il y avait de la matière. En plus de la présence de quelques invités algériens, la semaine dernière, les organisateurs français ont créé pour les Algériens une soirée algérienne, avec en prime une conférence de presse organisée par le Comité d´organisation du Panafricain dirigé par Ahmed Bejaoui, qui annonçait le programme de la manifestation cinématographique algérienne et qui jetait les bases d´une manifestation culturelle algérienne d´envergure. A la Télévision algérienne, Cannes n´existe pas au JT. Asma Itim, qui avait l´habitude d´envoyer ses sujets de Cannes avec trois mois de retard, n´était pas présente sur la Croisette. Cela au moment où la petite nouvelle télévision privée tunisienne Nesma TV, mettait le paquet sur Cannes. Et pourtant, le cinéma tunisien est quasiment absent de Cannes, cela n´a pas empêché Nesma TV d´avoir son émission de la Croisette. Elle s´est permis le luxe de créer un plateau sur un Yacht et de monter une émission de 30mn, animée un jour sur deux par la vedette marocaine Saïd Tagmaoui. Il reçoit lors de chaque émission des invités du 7e art mondial arabe et international. Les propriétaires de Nesma TV l´ont surnommé «Wech we Cannes», un titre composé de deux mots: la devise d´Obama durant la présidentielle américaine et le film de Zaïmèche Wesh Wesh. Il faut dire que les Karouis doivent cette couverture sur Cannes à leur partenaire et actionnaire Tarek Ben Amar, qui est considéré comme un parrain à Cannes. [email protected]