C´est sous les régimes autoritaires que les individus éprouvent le besoin de s´unir pour défendre leurs intérêts communs. Car dépendant du bon plaisir du prince et des nombreux intermédiaires placés à divers niveaux de la hiérarchie, l´individu ne trouve d´autre moyen que de chercher des alliés en son groupe, pour faire entendre sa voix, faire plus de bruit pour attirer l´attention des responsables. C´est de là qu´est née l´idée de créer des associations. La première née dans l´histoire n´est-elle pas celle créée par Spartacus qui regroupa tous les gladiateurs, corps de métier dont le but est de mourir pour le plaisir des citoyens romains. Ces gladiateurs, fils d´esclaves ou de prisonniers de guerre, étaient entraînés à combattre et à mourir. Et c´est pour avoir le droit de mourir dignement que Spartacus et ses camarades mirent en danger un instant l´existence de Rome. Au Moyen Age avec le développement de l´artisanat et du commerce, se créèrent des associations de marchands et de métiers qui luttèrent pour l´abaissement des barrières douanières fort nombreuses à l´époque, pour le statut et l´exercice de leurs métiers. Certaines ligues intervinrent même dans les luttes de pouvoir et devinrent des interlocutrices valables pour les rois, tel Etienne Marcel, prévôt des marchands de Paris. L´affermissement du pouvoir royal relégua ces associations dans la clandestinité où elles se confinèrent jusqu´à leur épanouissement qui survint lors du printemps des démocraties, dans la première décennie du XXe siècle qui eut à son actif des conquêtes significatives dans le domaine social en France: loi de 1901 qui régit le droit des associations, loi sur la séparation de l´Eglise et de l´Etat, création de ministère du Travail sous la pression des syndicats... Les associations sont ainsi reconnues d´utilité publique puisqu´elles donnent l´occasion à certaines catégories de citoyens de se faire entendre, de militer pour l´aboutissement d´un idéal ou pour la résolution de problèmes les concernant. A côté des syndicats proprement dits qui défendent les droits et les intérêts de catégories professionnelles spécifiques, il y a des milliers d´associations qui naissent, vivent et meurent. Il y a celles qui ont été créées dans des buts purement culturels: défendre une idée, une mémoire, faire revivre le souvenir d´un événement historique important...Il y a des associations pour venir en aide aussi bien en intervenant en direction de l´Etat qu´en s´adressant à la charité publique pour réunir des fonds destinés à la recherche scientifique, aux soins de ma-ladies spécifiques, à l´envoi d´enfants en colonies de vacances, à la prise en charge de certaines maladies dites orphelines...Il y a des associations qui se créent pour défendre un projet qui tient à coeur à un groupement humain (stade, aire de jeu, jardin public, foyer rural) ou à la défense d´espaces menacés par la mauvaise gestion (espaces verts, monuments en détresse, espèces en voie de disparition). Il y a enfin les associations pour défendre les droits de l´homme tels qu´ils sont énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l´homme qui sont reconnus par la majorité des Constitutions. Toutes ces associations oeuvrent dans un but non lucratif, bien que beaucoup d´animateurs y voient un tremplin pour une carrière politique. Ces associations sont agréées conformément à la loi et sont libres dans l´activité qui les concerne. Toute entrave à leur liberté d´action est considérée comme une menace pour l´exercice de la démocratie. Les associations représentent un véritable danger pour la bureaucratie et la corruption.