«Tout à fait Thierry!» Célèbre phrase du commentateur de TF1, Jean-Michel Larqué à Thierry Roland Au lendemain du match Algérie-Zambie, les fans et les adeptes du ballon rond étaient tous unanimes à dire que le commentateur algérien du match n´était pas à la hauteur de l´événement. Après le départ de Hafid Derradji, Abdelkader Cheniouni et de Madjid Boutamine à Al Jazeera Sport, de Lahbib Benali pour Qatar TV, le départ à la retraite de Benyoucef Ouadia et de Mohamed Salah ou le poète des stades Mohamed Merzougui et la conversion à la politique de Mourad Boutagine, il n´y a plus de bon commentateur à l´Entv. Le vide laissé par ces voix d´or de la Télévision algérienne est immense et malgré le rajeunissement de l´équipe des sports de l´Entv, on n´arrive plus à combler le vide laissé par ces ténors. Pourquoi la direction de la Télévision algérienne, ne sollicite-t-elle pas des commentateurs d´urgence tels que Benyoucef Ouadia qui était d´ailleurs invité sur le plateau de l´Entv après la victoire de l´EN contre l´Egypte, ou encore rappeler Abdelkader Cheniouni? Il est clair que la voix présente et forte de Hafid Derradji a énormément manqué au public algérien, mais la direction ne peut solliciter un journaliste lié à une autre télévision par contrat. Même chose pour Lahbib Benali, qui a quitté l´Algérie durant la période de la tragédie nationale pour s´établir au Qatar, au même titre que Leïla Smati, autre figure emblématique du service des sports de l´Entv. Le service des sports est considéré après l´information comme l´un des maillons forts de la Télévision algérienne. Lors des débuts de la chaîne arabe MBC, au début des années 90, ce sont les journalistes du service des sports qui ont été les premiers sollicités. Les journalistes Yazid Mouaki et Lakhdar Berriche, (actuel directeur du bureau d´Al Jazeera Sport à Madrid), ont été les premiers à être recrutés par la Télévision saoudienne. Ceci au moment où les grands noms de la Télévision algérienne ont déjà réalisé leurs faits d´armes, en commentant les matchs étrangers en arabe, diffusés sur le réseau des pays membres de l´Asbu. A ce moment-là, l´Algérie était devenue le premier pays exportateur de commentateurs et journalistes sportifs dans le monde arabe, suivie du Maroc et de la Tunisie. Seul Hafid Derradji a cru bon refuser les offres alléchantes qui lui ont été présentéess. A l´époque, il formait avec Leïla Smati le couple de journalistes sportifs le plus complet du monde arabe. Après le départ de Leïla Smati sur Al Jazeera, Hafid Derradji a poursuivi son petit bonhomme de chemin. Son émission les lundis soir était très suivie aussi bien dans les pays arabes qu´occidentaux. Sa carrière a viré quand il a opté pour la politique. Précisément quand il a accepté le poste de directeur de l´information. Un poste à risque qui revient généralement aux journalistes de la Nationale et non pas à la sportive. Sa mauvaise connaissance des dossiers politiques a conduit le directeur général de l´Entv de l´époque à l´écarter du poste: son erreur a été d´avoir déclaré vouloir lancer une chaîne sportive...sans consulter sa hiérarchie. Installé au poste de directeur adjoint, Derradji a multiplié involontairement les gaffes, ce qui a abouti à son départ de l´Entv pour Al Jazeera Sport. Aujourd´hui, l´Algérie est orpheline d´un véritable animateur des matchs de l´EN. Nous n´avons pas pu garder nos commentateurs et surtout on n´a pas su en former...de nouveaux. [email protected]