Il y a de cela un an, jour pour jour, une bombe artisanale de forte puissance explosait à l'entrée du marché hebdomadaire de Tazmalt. Cet attentat meurtrier, premier du genre sur le territoire de la wilaya de Béjaïa, s'était soldé par la mort de cinq personnes, dont un délégué du comité citoyen d'Aït R'zine, en l'occurrence Belkacem Hamlat. A cette occasion, plusieurs activités commémoratives ont été initiées par plusieurs parties sur fond d'indifférence citoyenne, faut-il le souligner. La tentative de récupération de cet événement douloureux semble ne pas être au goût des citoyens qui ont, par conséquent, préféré ne point s'impliquer, en témoigne cette faible mobilisation, qui a caractérisé les manifestations du jour. La section locale du Front des forces socialistes a saisi l'occasion d'un meeting populaire pour «honorer la mémoire des victimes, réitérer son soutien indéfectible à leur famille et exiger une commission d'enquête indépendante pour faire la lumière sur ce carnage et en connaître les auteurs et les commanditaires» et ce, devant une assistance relativement faible et composée essentiellement des militants du parti. Le FFS de Tazmalt a, par ailleurs, réitéré son exigence «de la vérité sur l'assassinat de Matoub Lounès» en renouvelant «son soutien» à la famille du défunt «dans sa quête de vérité». Le parti d'Aït Ahmed a enfin, dénoncé «le silence complice du pouvoir militaro-policier et leurs fidèles serviteurs dans la région de Kabylie». De leur côté les animateurs de la Cicb ont organisé une marche qui s'est ébranlée, après un recueillement sur les tombes des martyrs d'hier et d'aujourd'hui au cimetière des Martyrs, vers le lieu de l'attentat sous le slogan «Afin que personne n'oublie». Une cinquantaine de personnes a pris part à cette manifestation qui s'est achevée par une minute de silence et le dépôt d'une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes de l'attentat.