Les forces du mal ont encore prouvé leur sauvagerie sur le territoire de la wilaya de Béjaïa. La population de la localité de Tazmalt (80 km du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa) a connu, hier, une matinée très mouvementée. Elle venait d'enregistrer le premier attentat meurtrier à l'explosif depuis l'avènement du terrorisme en Algérie. Les forces du mal ont encore prouvé leur sauvagerie sur le territoire de la wilaya de Béjaïa en ciblant des citoyens innocents qui vaquaient à leurs occupations en ce jour de marché hebdomadaire. En portant leur choix sur la ville de Tazmalt précisément un jour de grande affluence, les auteurs de cet attentat voulaient, sans aucun doute, frapper fort à la veille des législatives fortement contestées en Kabylie. Ils ont réussi à signer un véritable carnage qui a plongé toute la région dans l'émoi et la consternation, un climat de terreur régnait. Le choc a été ressenti aux quatre coins de la Kabylie du fait que les citoyens ont pris l'habitude de s'approvisionner en ce lieu de grande fréquentation. En effet, il était neuf heures, hier, lorsqu'une bombe artisanale dissimulée dans une bouche d'égout à la station d'arrêt des cars de l'entrée principale du marché de Tazmalt a explosé au moment où un fourgon chargé de voyageurs allait démarrer. Tous ses occupants seront les premières victimes. L'explosion a été telle qu'elle a creusé un cratère de six mètres de profondeur. Le fourgon est devenu méconnaissable. Trois victimes seulement ont pu être identifiées. Le premier bilan était de quatre morts et plusieurs blessés dont quatre dans un état grave. Trois autres victimes succomberont quelques instants après à l'hôpital portant le bilan à sept décès. Une véritable panique s'est emparée des présents sur les lieux au moment de la déflagration, témoignent certains citoyens. Les éléments de la brigade de la Gendarmerie nationale étaient les premiers à arriver sur les lieux du drame pour procéder immédiatement à l'évacuation des victimes. Ils seront secondés quelques instants après par les éléments de la Protection civile. Passé le moment de panique, un extraordinaire élan de solidarité s'est spontanément organisé pour porter assistance aux blessés qui gisaient partout sur la chaussée. Coude à coude, gendarmes, policiers, pompiers et citoyens ont fait du mieux qu'ils pouvaient essayant de parer au plus urgent avant l'arrivée d'une délégation officielle. Le wali de Béjaïa, accompagné du président de l'APC de Tazmalt et du directeur de la santé, est arrivé sur les lieux pour s'enquérir de la situation et de l'opération de secours. Il ordonna le déclenchement du plan Orsec mobilisant tous les moyens sanitaires et sécuritaires de la wilaya. La police scientifique présente sur les lieux du drame procédait à l'enquête dans un périmètre de sécurité. Deux autres bombes ont été désamorcées au sein du marché par ce service. Fort heureusement, elles n'ont pas explosé. Par ailleurs, deux fausses alertes à la bombe ont été enregistrées à Béjaïa un sachet noir oublié par un client a attiré l'attention d'un serveur dans un salon de thé près de l'Université de Béjaïa donnant lieu à une véritable panique lorsque les clients avertis quittèrent les lieux. Il s'est avéré en fin de compte que le sac contenait un démodulateur. L'autre fausse alerte a été annoncée à Takerietz faisant état de la présence d'une bombe sous le pont au centre de la ville. Une information vite démentie. Dans l'après-midi d'hier, la présidence tournante de la Cicb rendait publique une déclaration pour condamner «l'acte ignoble ayant ciblé des citoyens innocents d'une région venant d'enregistrer des arrestations par le pouvoir mafieux assassin». Tout en assurant les familles des victimes touchées par ce drame de sa solidarité, la Cicb appelle la population à plus de vigilance et réaffirme le maintien du rejet des élections..