«Détruire la concurrence, c´est tuer l´intelligence.» Frédéric Bastiat Pour leur premier jour de Ramadhan, les téléspectateurs algériens étaient vraiment perdus. Plus de 15 programmes étaient présentés au même moment sur les quatre chaînes dépendant de l´Eptv (Entreprise publique de la télévision algérienne). Un record, en la matière. Aucune complaisance n´est offerte aux différentes productions privées. Toutes ont eu une place dans le programme de ce Ramadhan 2009. Les médiocres, les amateurs, les professionnels et les talentueux. Mais les programmes les plus chanceux sont ceux qui sont passés sur la terrestre. Le programme analogique de l´Entv, balancé sur Nil Sat, est sans doute le programme du réseau le plus regardé en Algérie. Pour leur premier jour de Ramadhan, les téléspectateurs algériens ont dû «pour la première fois de leur existence» utiliser la télécommande pour zapper sur le réseau national, entre l´Entv, Canal Algérie, l´A3 et la chaîne 4 amazighe, pour découvrir les nouveaux programmes. Ainsi sur la terrestre et sur Canal Algérie, on a pu découvrir la Famille Djemaï, diffusé 15´ après El Adhan alors que les gens sont toujours à table. Entre temps, Souk Hadj Lakhdar était diffusé sur la A3. Les deux séries se font la guerre d´audience, avec un avantage pour la série de Djaâfar Gacem qui est diffusée sur deux canaux contre un seul canal pour Lakhdar Boukhers. Côté histoire, Djaâfar Gacem n´a pas sorti tous les artifices de la série, alors que Hadj Lakhdar s´est tourné en ridicule en imposant des prix inimaginables même dans le rêve, dans son souk. Côté «Caméra cachée», on notera une concurrence entre la «Caméra cachée» de Mourad Khan, toujours aussi débile et diffusée sur A3, et la nouvelle trouvaille de Sofiane Dani, la caméra magique ou ´´Dahka ou laâba´´, diffusée sur Canal Algérie. Il faut dire que y a pas photo. Une grande différente entre la caméra HD de Dani et la caméra Beta de Mourad Khan qui commence à s´essouffler à sa quatrième Caméra cachée d´affilée. Côtés feuilletons, c´est la catastrophe. Trois réalisateurs, trois styles différents. Deux feuilletons s´imposent Le Médaillon de Baya el-Hachemi et Djourouh el Hayat de Amar Tribèche. Deux réalisateurs ont fait appel aux mêmes comédiens ayant eu des rôles dans d´anciens feuilletons. Dans Djourouh El Hayat le réalisateur a utilisé les mêmes comédiens, Adjaïmi et Nidal, auxquels il avait fait appel pour interpréter la même situation que celle vécue dans le feuilleton El Bedra. Ils ont également un garçon et une fille de conjoints différents. La même situation que dans El Bedra. On notera aussi qu´un comédien interprète le rôle d´un truand dans le feuilleton de Baya El Hachemi alors que dans le feuilleton de Tribèche, il joue le rôle d´un commissaire. La diffusion en même temps des deux feuilletons risque de perturber le téléspectateur à ne plus retrouver sa chorba. Tandis que le nouveau feuilleton, intitulé Bin bareh oua el youm retraçant le quotidien d´une famille algérienne vivant à Montréal, est diffusé sur Canal Algérie. En voulant toucher à tous les styles, tous les niveaux et surtout mettre en vrac toutes les productions, l´Eptv a engrangé beaucoup de bénéfices publicitaires et cela en donnant l´occasion à tous les producteurs de passer sur le petit écran de Ramadhan. [email protected]