Pour ce Ramadhan, l'EPTV ne s'est pas surpassée, collectionnant des couacs avec une programmation hasardeuse. Heureusement que certaines sitcoms ont marqué la différence. Comme chaque Ramadhan, la Télévision algérienne — et ses répliques — propose des programmes typiquement algériens, auxquels la qualité fait souvent défaut. Cette année encore plus car, en plus de l'agrandissement de la famille des répliques de l'EPTV avec la création de la Chaîne 4 dédiée à tamazight et la Chaîne Coran, la Télévision algérienne a vécu de grandes aventures et a eu à adapter ses programmes à chaque fois : les péripéties de Gaza, la campagne électorale pour la présidentielle et le 2e Festival culturel panafricain. La programmation a tenu à bien couvrir ces évènements, en oubliant presque que le Ramadhan approchait. Mais le mois de carême est arrivé et ses surprises cathodiques également, car les téléspectateurs s'attendaient à beaucoup, mais ils ont vite déchanté, en s'adonnant à un plaisir instinctivement humain : le zapping. En fait, la Télévision algérienne a voulu créer de la concurrence avec ses chaînes ; se focalisant sur elle-même, elle a complètement zappé l'existence des chaînes arabes qui ont proposé des inédits, notamment le 4e volet de Bab El-Hara, le feuilleton-événement qui rassemble tous les téléspectateurs du monde arabe. Se contentant du peu, les téléspectateurs les plus téméraires ont eu droit à la 2e saison de Djemaï Family : un succès total, n'était-ce un certain essoufflement dans l'écriture du scénario et des thématiques un peu d'actualité, donc orientées et pas spontanées, notamment le phénomène des feuilletons turcs, la forte communauté chinoise en Algérie ou encore la domination de la musique arabe dans les émissions musicales algériennes. De plus, la comédienne Doudja (alias Khoukha) dans la série, décédée à la fin de l'année dernière, a réellement manqué cette année, même si khalti Boualem, incarnée par Farida Krim, a tout de même fait rire. Souk El-Hadj Lakhdar qui passe actuellement est un ratage total puisque ni le texte ni le jeu des comédiens, et encore moins les thématiques développées ne sont originaux. Pour les amateurs de drame, de lutte entre le bien et le mal où les riches sont toujours mauvais et punis, et où les pauvres sont toujours heureux, ils ont été servis durant ce mois avec le feuilleton Djourouh El-Hayat. Incarné par une pléiade de comédiens algériens de l'ancienne et nouvelle générations, ce feuilleton propose une trame saugrenue, où les riches sont punis pour leurs richesses. Bien évidemment, Djourouh El-Hayat ne nous a pas épargné le cliché du jeune pauvre téméraire et courageux qui tombe amoureux de la fille du riche qu'il finit par épouser à la fin. Le feuilleton le Médaillon se base sur le même principe du ying et du yang. De son côté, la Chaîne 4, qui vit son premier Ramadhan, a produit un feuilleton sur la vie et le parcours du poète troubadour Si Moh Ou M'hand : une sorte de biographie très tendance qui ressemble farouchement à celle réalisée sur la vie du musicien Igherbouchène, et qui rappelle l'actuelle tendance dans le monde arabe, à savoir la production de films sur la vie et le parcours de célébrités. Nous avons également eu droit cette année à la 2e saison des Chevaliers du Coran : une téléréalité destinée à dénicher le meilleur récitateur du Coran, qui passe en différé le samedi soir. D'autre part, notons le retour en force des sketches cette année, car ils ne requièrent pas beaucoup de moyens et ne demandent pas beaucoup de travail. Citons, entre autres, Yaoumiet Zerbout, Wech Raykoum ou encore Abou El-Maqaleb. De plus, que serait le Ramadhan sans Khatem Souleyman même s'il y a beaucoup à dire sur cette série ! Les grands absents de cette année sont Biyouna qui a cartonné dans la sitcom Zorroh qui passe sur Nessma TV, mais aussi et surtout Moussabaqat Ramadhan. Quant à la publicité, les annonceurs ont cartonné comme à l'accoutumée, le mois de Ramadhan étant une période de haute consommation en Algérie. LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUAND ICI