Lamia Driss, cette accusée de trente printemps est-elle en état de fuite? Pour sa famille, elle est malade. Aux yeux de la loi, non! L´audience criminelle présidée par Ammar Belkherchi concernant quinze accusés (dont deux en fuite) pour association de malfaiteurs (article 176 du Code pénal) faux et usage de faux en écriture publique (216) et escroquerie (372 du Code pénal) n´aura valu que par l´immense incident né à la suite de l´introduction par Maître Hamani, l´avocat de Lamia D., l´accusée absente car hospitalisée à Frantz-Fanon de Blida, de la demande de renvoi du procès tout comme Noureddine Sayeh, le procureur général de l´audience qui possédait dans son dossier un document (certificat de présence à l´hôpital) que Belkharchi ne possédait pas entre ses mains. Et ce sera à ce moment-là que Maître Hamani allait entrer dans un carrousel dont il a seul le secret. C´est un avocat qui a été un magistrat et donc savait ce que pouvait ou ne pouvait pas faire un président d´une audience à caractère criminel pour ce qui est de la maîtrise du dossier et surtout du respect des procédures. C´est pourquoi, l´introduction de questions préliminaires de l´avocat l´avait poussé à aller au feu face au juge. Maître Hamani s´approcha du président et demanda un renvoi car sa cliente était hospitalisée après une troisième tentative de suicide: «Non, Maître, je ne marche pas. Nous allons juger tout ce beau monde!». Cette réponse du président était parvenue après que Noureddine Sayeh, le tout jeune procureur général, le double du certificat médical en main, avait appuyé sans balbutier la demande de l´avocat. Eh bien, c´est non! Maître Hamani voit rouge et devient vert (les deux couleurs de son team favori, le MCA) et lance dans les airs: «Nous avons respecté toutes les procédures, ma cliente est hospitalisée. On veut la pendre? Allez-y-!Vous détenez les rênes de l´audience. C´est malheureux. Une ordonnance prise en catimini! C´est un scandale! C´est de la pure folie de ne pas renvoyer un tel procès. Ma cliente n´est pas l´auteur principal de ce crime de faux et usage de faux (en écriture).» Le lourd silence qui noyait la salle d´audience où un monde fou s´y trouvait, était «percé» par les murmures de certains avocats qu connaissent l´entêtement de ce magistrat qui possède seul, le pouvoir et l´art de jeter des pavés dans la mare à chaque audience. En tout cas, avant de quitter Ruisseau pour Alger, Maître Djillali Hamani nous a fait part de son intention de ne plus plaider face à ce magistrat. Il faut avouer que devant une pléiade de bons et d´excellents confrères parmi lesquels nous avions reconnu, outre le bâtonnier d´Alger, Abdemadjid Silini, Maîtres Lakhlef, Alleg, Faïza Gouamia, Bennacer, Abou Zakaria, Maître Djillali Hamani s´était appliqué à brandir en plus de la carte d´invalide de sa cliente Lamia D. la trentaine, le certificat médical et surtout le certificat de présence que, bizarrement le juge n´avait pas dans le dossier et Sayeh, le procureur général, si. Bizarre situation que de voir le ministère public aller dans le sens de la défense et demander le renvoi car l´avocat s´était présenté devant le parquet huit (8) jours auparavant, inviter à la prise de corps à l´hôpital et non au domicile visité par les policiers. Et c´est ainsi que le tribunal criminel (une première) a évité l´application de l´article 317 du Code de procédure pénale! Seul le parquet l´avait respecté!) «Vous faites erreur, Monsieur le président. Vous avez le certificat daté d´octobre 2009 en plus de celui de juin 2009», avait presque crié Maître Hamani gagné par une ire rouge lorsque Belkharchi avait répondu par la négative. Il y avait même eu une suspension d´audience car le procureur général avait jeté un pavé dans la mare en suivant l´avocat heureux que le double du certificat de présence fut dans le dossier du parquet! Alors, où est l´os? Pourquoi le président n´a pas renvoyé le procès en décidant d´envoyer une commission rogatoire pour un nécessaire complément d´infos. Les débats ont eu lieu en l´absence de Lamia D. jugée par contumace alors qu´elle souffre dans un lit d´hôpital! Le fait est, qu´en définitive, Maître Hamani, avait accepté la décision du juge principal du tribunal criminel lequel avait refusé de renvoyer les débats à cause de l´hospitalisation de Lamia qui était, aux yeux de la loi, en état de fuite. Plus net, nous n´aurons jamais un tel cas dans une salle d´audience où grouillent de grands avocats qui s´étaient déplacés pour défendre certes, des individus mais aussi protéger la loi de...viols.