Gué de Constantine Il a les traits fins, le visage pâle, les yeux bleus, les cheveux blonds et un air angélique. Mais tout cela est trompeur, car il est accusé de viol. Le 25 novembre 2004, Brahim, 46 ans, va enterrer, dans cette salle du tribunal, les belles années de sa vie. Lamia, 21 ans, sa fille adoptive, est enceinte de ses ?uvres incestueuses. Pour maquiller son crime, Brahim dit à sa femme que le père de l?enfant n?était autre que le petit ami de Lamia. Lors des deux derniers mois de la grossesse de Lamia, sa mère, Karima, a été obligée de porter un coussin sur le ventre pour faire croire que l?enfant était le sien. C?est effectivement sa mère qui sortira de la maternité porteuse du nouveau-né pour faire croire au voisinage à une nouvelle maternité. Mais Lamia, n?ayant plus la force de porter un si lourd secret, va déposer plainte contre son père ! «Je veux le jeter en prison, je n?arrive toujours pas à me libérer de mes souvenirs, j?ai même essayé de pardonner, mais je ne peux pardonner à celui qui a démoli ma vie.» Le père est arrêté et jugé au tribunal d?Alger. L?accusé ne cesse de crier son innocence. Mais le président ne l?entend pas de cette oreille et s?empresse de laisser le représentant du ministère public s?engager dans un réquisitoire virulent, mais nettement justifié par la gravité de cet acte ignoble commis par le père de Lamia. Il requiert enfin la peine de 10 ans de réclusion criminelle à l?encontre de Brahim. Bien que très brillant, l?avocat de la défense n?a pu convaincre le tribunal, qui condamnera finalement Brahim à cinq ans de prison ferme en vertu des articles 336/1 et 337 du Code pénal.