Les artères de la ville de Bouira pullulent de fous et de mendiants. Venus d'ailleurs les malades sont souvent déposés par des transporteurs venant de l'Est du pays. Complètement désorientés, ces personnes représentent alors un danger pour les nombreux enfants et qui rejoignent l'école et le travail. Pour certains inconscients, ils représentent un objet d'occupation et on s'amuse à les énerver pour entendre ensuite de leurs bouches des obscénités. A défaut d'être pris en charge dans des structures adaptées, nos aliénés mentaux (personne n'est à l'abri d'une pareille situation) sont réduits à l'état bestial sous le regard laxiste de nos responsables. Cette femme qui arpente et vit à la place des Martyrs au centre-ville mérite plus d'attention. A l'approche des saisons chaudes, ces personnes constituent un réel danger. La prolifération des personnes qui font la manche est à mettre au passif de l'économie qui, dans sa réforme, a accentué la pauvreté certes, mais aussi fait l'affaire de certains nantis qui trouvent là un moyen d'enrichissement facile. Un mendiant gagne en moyenne entre 1000 et 2000 DA/jour. Certains dans leur insistance à vouloir vous soustraire de l'argent, n'hésitent pas à utiliser des méthodes dignes des racketteurs. Se postant devant les marchands, ils s'accrochent à la clientèle surtout féminine en usant de violences parfois. Là aussi, la question est de savoir où se trouve l'Etat. Une autre image désolante s'impose aux citoyens et relève des mutations socio-économiques que vit le pays. Certaines ruelles aux abords de la ville ressemblent au fameux bois de Boulogne ou aux quartiers des marins à Amsterdam. Des jeunes filles occupent les trottoirs à la recherche de clients. L'ouverture de pizzerias, de restaurants, utilisés ensuite à d'autres fins, accentue cet état de fait. Là, le risque est de voir ce phénomène toucher les milieux scolaires. La brigade des moeurs a du pain sur la planche. Sans être conservateur radical, nous dirons qu'il est opportun de réagir et de prendre les mesures pour contrecarrer ces fléaux que sont le sida, la drogue, la criminalité...