Ils sont partout. Ils semblent cohabiter avec les « autres », déambulent dans les rues de la capitale et pullulent chaque jour un peu plus. Eux, ce sont des laissés-pour-compte, malades mentaux, mendiants, délinquants ; ils sillonnent Alger du matin au soir. La mendicité, devenue un « métier » rentable, a pris des proportions telles que l'on ne se déplace pas sans rencontrer des personnes demander la charité. Des femmes, des vieux, des jeunes et des enfants en font leur « métier ». Ils prennent d'assaut les cafés, les restaurants et les bars ainsi que les magasins, allant jusqu'à harceler les gens afin de leur soustraire quelques pièces, et dire que la mendicité est interdite par la loi. Cependant, à voir l'ampleur de ce phénomène, force est de constater l'indifférence des autorités, laissant champ libre à ces pratiques. Les aliénés et les malades mentaux deviennent de plus en plus présents dans les artères et les rues de la capitale, faisant partie d'un décor quotidien ayant pris sa place chez le commun des Algériens, devenus insensibles à leur souffrance à force de les rencontrer à chaque coin de rue. Ils sont tellement nombreux, c'est à se demander si ces gens ne nécessitent pas une prise en charge, ne serait-ce que pour épargner les passants des désagréments qu'ils endurent par leur faute, car, faut-il le reconnaître, certains poussent la chose jusqu'à piétiner les libertés individuelles des autres. Si cela renseigne sur la profonde misère et le malaise social allant crescendo, il n'en demeure pas moins qu'il représente un danger pour les citoyens. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent pour illustrer ce péril. Récemment, une personne a été mortellement agressée par un malade mental dans une commune de l'est algérois. C'est toute la dangerosité que représentent ces personnes qui devraient être internées, car il y va de la sécurité des citoyens que les pouvoirs publics se doivent d'assurer. Une chose est sûre, cela entache le visage de la capitale censée être la vitrine du pays. Une autre frange de cette « société parallèle » qui peuple Alger, les SDF en l'occurrence, qui ne sont au fait que l'aboutissement de tous les phénomènes et fléaux précités, semblent veiller sur les rues de la capitale une fois désertée de ses occupants diurnes. Il suffit en effet de se lever un peu tôt pour le constater. Le square Port Saïd, l'avenue Che Guevara, l'esplanade de la Grande-Poste et d'autres lieux encore, se transforment en dortoirs à ciel ouvert la nuit tombée. Inutile de parler des jardins publics, car ceux-là sont réquisitionnés par les plus anciens vagabonds. Des femmes avec bébés et enfants font également partie de cette population de laissés-pour-compte.Désolant tout de même, mais force est de constater les limites d'une prise en charge que les pouvoirs publics se doivent d'assumer vis-à-vis de cette frange de la société livrée à elle-même, sans ressources et malheureusement à l'origine de tous les maux et les autres fléaux, les agressions, les vols, la prostitution pour ne citer que ceux-là. Les conséquences sont graves et la situation dégénère de plus en plus.