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Comme les gens de Loth
Publié dans L'Expression le 21 - 12 - 2009

Lorsque la victime-mineure a raconté, le trône d´Allah a tremblé, tremblé, tremblé. Et merci aux juges qui veulent médiatiser ces monstres pour ne jamais pardonner...
Une douloureuse affaire de moeurs a ému plus d´un, dimanche. Un mineur a été sodomisé par un adulte de quarante ans qui avait sur lui des stups. De gros délits!
L´allure svelte et en «pro», son avocat, suit les déclarations de l´inculpé qui crie à la hogra. «Il n´y a rien de tout cela. C´est un flic qui a monté tout cela en épingle et je...». Mi-ricanante, mi-agacée, la présidente, saisit vite à qui elle avait affaire. «Victime, dites-nous de quoi cela retourne», marmonne la magistrate qui écoute le mineur raconter qu´il a été «sodomisé depuis quatre ans». «Avec votre consentement?», demande Madame la présidente. Le mineur baisse les yeux comme pour refuser d´aller plus loin. La maman est invitée à aller s´asseoir au fond de la salle pour permettre à son jeune ado de raconter sans gêne. Quant à nous, nous avions volontairement rangé le stylo par respect pour le tribunal et aux...lecteurs. Entre-temps, l´inculpé, Y. M., crie qu´il avait eu une crise au commissariat sans qu´on lui vienne en aide. La présidente articule en direction de l´inculpé: «Le juge d´instruction est une femme. Elle vous a tapé? Elle vous a menacé? Allons donc, dites la vérité!» lance-t-elle.
Le détenu dira alors qu´en sniffant avec ce jeune dont il ignorait l´âge exact, il n´a jamais touché le gamin. Ce dernier dira le contraire. «Il m´offrait des joints, de l´alcool, en contrepartie, il me prenait à son aise», raconte la victime qui, franchement avait une tête d´adulte et un corps d´athlète en repos de fin de saison sportive. «Vous êtes malade? Vous vous sentez homosexuel actif? Soignez-vous. Vous aimez les garçons? Evitez-les!», tonne la juge qui permet au représentant du ministère public de prendre le relais: «Dans ce cas d´espèce, est-ce que l´inculpé était en état de démence au moment de prendre le mineur? Qui est qualifié pour dire qu´untel est malade ou pas?», s´écrie le procureur qui demande au détenu s´il a entretenu oui ou non des relations sexuelles? Le détenu répond: deux fois depuis qu´il le connaît. «Je ne me rappelle plus quand.» Le procureur demande les deux dates du délit. Il ne s´en rappelle pas. Le mineur était-il d´accord? Le détenu répond: «Oui, il désirait que je le prenne». Et la présidente de sauter sur l´aubaine: «Comment aviez-vous pu accepter d´être sodomisé sans vous défendre?» Le mineur est plutôt victime de tabou. Il garde un silence assourdissant. On voit très bien ce à quoi sont exposés nos enfants. Et le mineur de raconter que son...bourreau «lui offrait beaucoup de belles choses et surtout des billets "bleus" de cent dinars avec quoi il achetait des joints». L´inculpé proteste: «Ce n´est pas vrai, je ne lui ai jamais donné aucun dinar. Une fois, il a effectivement demandé le prix de médicaments, je n´en avais même pas pour moi», proteste-t-il. La maman, une sourde, est invitée à effectuer des demandes de dommages et intérêts: «Huit millions de centimes et une peine de prison ferme.» «Non, Hadja, la peine de prison, c´est à moi de la demander», crache le parquetier, un jeune fraîchement installé, qui va requérir cinq ans d´emprisonnement ferme. Malgré la douleur et, pour l´inculpé dont le teint de la face a viré à la pâleur d´un cadavre, l´avocat plaide dans la gêne car il connaît sa famille, une famille honorable. Puis, il retiendra que son client a reconnu avoir eu des relations sexuelles sans avoir été surpris en flagrant délit. «Deux fois, Madame la présidente, et il ignorait l´âge de la victime», martèle l´avocat qui raconte ce que lui a dit son client qui prétend avoir été l´objet d´un complot qui a vu un policier entrer en trombe dans le local commercial, allumer la lampe de l´arrière-boutique où se trouvait la victime, accroupie, le pantalon aux chevilles. Puis, le policier a cherché de la drogue. «Pas du tout, dit-il, il ment.» La présidente assure qu´elle a horreur d´entendre dire que l´avocat aime mentir. «Non, l´avocat ne ment jamais. Il ne fait que répéter ce que dit son client.» «Quant aux cachets trouvés dans le local, ce sont des médicaments, des calmants, car l´inculpé n´a jamais connu sa mère et a eu deux frères assassinés, c´est un délinquant primaire. Il n´a jamais mis les pieds dans un commissariat. C´est un malade qu´il faut plutôt envoyer en soins, pas à incarcérer», a conclu l´avocat qui a étalé de larges circonstances atténuantes, même s´il a pris le risque de fréquenter un mineur dont le cerveau contient de l´eau, d´où l´étourderie, avant de revenir en Occident où les mariages arrangés sont célébrés en grande pompe sous l´éclairage des camions de TV, de chaînes satellitaires...
«Tendez-lui la main. Aidez-le Madame. Ne faites pas comme sa famille qui a refusé de l´assister ce jour de procès. Soyez indulgente, Madame la présidente», supplie presque l´avocat qui enregistrera la peine de prison ferme décidée par une éblouissante magistrate qui a jugé sur pièces le dossier noir, sur des preuves et surtout le face-à-face coupable-victime, une victime grondée au passage par le procureur malgré son statut...de victime. «Le comble, c´est que vous n´allez pas rester éternellement victime et dans seulement trois ou deux mois!», a lancé le parquetier. Le gosse qui aura dix-huit ans au mois de mars 2010 n´a pas voulu pardonner à son bourreau. Il en a même voulu à sa maman qui n´a pas pu (ou su) fixer le montant des dommages et intérêts. Il a dit à trois reprises alors que l´avocat, fâché, hochait la tête comme pour signifier au mineur qu´il n´avait pas quatre ou cinq ans mais dix-sept ans au moment où la police l´a trouvé à genoux, le pantalon baissé jusqu´aux chevilles. Et c´est justement parce que la victime-mineure n´a pas voulu passer l´éponge que la présidente, après une courte mise en examen, inflige un deux ans d´emprisonnement ferme au détenu, victime d´un «tic» rejeté par notre société, cette société où les tabous mènent la danse et mènent aussi en taule.


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