Depuis longtemps déjà, les défunts avocats Maître Houcine Tayebi, Maître Messaoud Kellou, Maître Mahmoud Khellili, Maître Belkacem Adamo, Maître Zineb Aliouane ont des remplaçants: Maître Zakia Tabarli en fait partie... Il y a dans nos juridictions des avocats qui sont capables, grâce à leur pugnacité, leur professionnalisme, leur ardeur et leur énergie, à tirer du bouclier les inculpés que tout enfonce. A Koléa, il y a une enfant de la «Citadelle» qui fait un tabac, là où elle plaide. Et elle fait un tabac avec un résultat: nous parlons par exemple de Maître Zakia Tabarli, cette jeune avocate qui est à chaque audience, fin prête pour jouer son rôle de partenaire de la justice. Et là, elle est digne de Maître Ouali Laceb, Maître Nouas Mehdi-Chemllel, Maître Fodil Benaki, Maître Azzedine Gasmi, Maître Hayat Kadi, Maître Nouas Redouane, Maître Hamoud, Maître Bouacha. C´est un plaisir que d´assister à des joutes animées par ces fantastiques avocats de la fière Koléa. Un jeune manoeuvre passe en flagrant délit pour vol vers les vingt-deux heures à la cité des 200 Logements. Selon l´inculpation, une épouse avait surpris un jeune voleur de linge en étendage. Elle fit la description du gus qui s´est avéré être un type connu des services de police. Hadj Barik, le juge de Koléa, rappelle d´emblée à l´inculpé-détenu qu´il avait déclaré lors de la présentation, qu´il avait volé en compagnie d´un mineur avec qui il avait partagé le produit du «butin». «Or, devant le procureur, vous aviez retourné la veste et nié tous les faits reconnus devant la police. Aujourd´hui, vous continuez à nier et le tribunal serait heureux d´en finir rapidement avec cette affaire qui ne tient pas debout, Maître Zakia Tabarli va poser une question pour obtenir une réponse à brandir lors de la plaidoirie. «Est-ce que l´inculpé sait lire et écrire?», demande-t-elle avec sa jovialité doucereuse. Il répond par: «Non» à la question reposée par le président. Hadj Barik regrette l´absence de la victime et son épouse qui avait bien vu le voleur. Maître Zakia Tabarli plaide l´innocence. «Devant les éléments de la police judiciaire il a dit n´importe quoi. Devant le procureur et aujourd´hui, il a dit la vérité toute la vérité. On se demande parfois si certaines victimes racontent n´importe quoi pourvu qu´elles disent quelque chose et vident leur coeur», s´était exclamée l´avocate qui a expressément réclamé la relaxe, l´unique décision du tribunal saluée bas par le défenseur qui a redit toute sa confiance en ce tribunal qui n´a jamais joué avec la liberté des gens et donc il saura plus tard séparer le bon grain de l´ivraie. «Nous avons des déclarations faites devant la police et celles balancées en toute sécurité devant le ministère public et ce dimanche. Et en justice, ce que le tribunal retient, c´est ce qui a été dit à la barre. Voilà la vérité! Voilà pourquoi le tribunal va prononcer la relaxe. Il n´y a pas d´autre verdict!», avait clamé l´avocate qui aura raison, car Samir F. a été relaxé purement et simplement, faute de preuves. C´est là un signe évident que la relève des anciennes troupes des avocats, enfants de l´Indépendance, est là. Elle est assurée par des jeunes loups aux dents longues et acérées. Et c´est justement ce qui fait le charme, car même nos magistrats, les anciens adulés, ceux que nous aimons voir occuper le siège de juge, sont en voie de disparition. Et comme la nature a horreur du vide, ce n´est que justice, de voir des défenseurs de la trempe de Maître Tabarli, de Maître Djazia Nasri à Rouiba, de Maître Issaâd à Boufarik, de Maître Mahfouf à Alger, prendre le taureau par les cornes et défendre des justiciables les pieds dans la boue. Et comme la justice a un symbole, la balance, nous pouvons respirer à pleins poumons, car les deux plateaux sont déjà pleins de talent. Le monde va ainsi. Il y a ceux qui partent et ceux qui arrivent. C´est ainsi «sounet el hayet...»