«La guerre, c´est la guerre des hommes; la paix, c´est la guerre des idées» Victor Hugo "Extrait des Fragments" Au moment de la sortie de cet article, la cérémonie des Oscars sera finie, mais on appréhende avec grand intérêt le palmarès de cette édition qui s´annonce très serrée. Car malgré ses 2,5 milliards de recettes, le film Avatar de James Cameron, n´est pas sûr de décrocher la statuette la plus célèbre du monde. Car Les Démineurs, un film de guerre, chargé d´adrénaline signé Kathryn Bigelow, racontant le quotidien de trois soldats démineurs en Irak, pourrait jouer les trouble-fête. En regardant le film, (le DVD est déjà en vente en Algérie), on est restés stupéfaits par le résultat. Aucun parallèle avec Avatar. On s´est même étonné que ce film intéresse de près la critique américaine. Sa mise en scène est sobre et son scénario est faible. Il est inspiré de news rapportées par les journaux américains. La force du film réside néanmoins dans son suspense. Souvent le téléspectateur est entrainé dans un décor flou où l´issue de l´histoire n´est pas connue d´avance. Comme dans Avatar, il est question d´un militaire engagé et courageux, mais dans Les Démineurs pas d´effets spéciaux, mais beaucoup de jeu de caméra. La scène du démineur qui s´aventure dans un quartier fantôme, à la recherche d´objets explosifs est surréaliste. Ou encore cette scène où il quitte son camp de base pour chercher le meurtrier d´un enfant irakien vendeur de DVD, dans un quartier irakien avec seulement son pistolet automatique est ubuesque et ne correspond pas à la réalité de la guerre. Les Démineurs a certes levé le voile sur le côté caché de la guerre, mais offre une image bien controversée de la situation en Irak. La réalisatrice, Kathryn Bigelow (qui était au passage, la femme de James Cameron), a présenté un peuple irakien, inculte et barbare, qui n´a pas trop droit à la parole, et qu´on filme comme des animaux dans une cage. La scène de l´Irakien piégé par une ceinture d´explosifs verrouillée à son corps que le démineur n´a pas pu sauver, est pathétique. Le film aurait eu un autre impact, si le soldat américain avait pu sauver l´Irakien. La réalisatrice qui n´a pas voulu se positionner politiquement, a préféré parler d´un métier méconnu celui de démineur et que, par la même occasion...elle a très mal présenté. Le film Les Démineurs s´achève d´ailleurs sur une fausse chute, laissant les spectateurs sur leur faim: un nouveau mauvais film sur l´Irak. On est loin des films à thème et à message sur la paix au Vietnam, tels que Platoon ou Full Metal jacket ou encore Apocalypse Now. Le film Les Démineurs restera quel que que soit son résultat aux Oscars, un film de guerre moyen, qui donne encore une image tronquée de la guerre en Irak. Reste que si le 8 mars va sourire à Kathryn Bigelow, elle pourrait devenir la première femme de l´histoire des Oscars à remporter le trophée de la meilleure réalisation. [email protected]