Synthèse de Sihem Ammour Démineurs (The Hurt Locker) de Katherine Bigelow, qui raconte l'histoire du quotidien de spécialistes américains du déminage en Irak, est le grand vainqueur de cette 82ème cérémonie des oscars, en raflant six statuettes, dont le prestigieux oscar du meilleur réalisateur décerné pour la première fois à une femme, en 82 ans de l'histoire de cette célèbre cérémonie du 7ème art. La réalisatrice a dédié son prix «aux militaires qui risquent leur vie en Irak et en Afghanistan». Ainsi, le jour où l'Irak procédait à des élections cruciales, dimanche dernier, l'Amérique récompensait pour la première fois un des nombreux films consacrés par son cinéma à ce conflit. Démineurs a aussi valu à Mark Boal l'oscar du meilleur scénario original et a également obtenu les oscars du montage, du montage son et du mixage son. Avec cette grande victoire, Kathryn Bigelow a également remporté le duel avec son ex-époux James Cameron présent avec Avatar. En effet, les deux films avaient reçu chacun neuf nominations. Mais Avatar, le plus grand succès commercial de l'histoire du cinéma, n'a été récompensé que dans trois catégories techniques. Les critiques s'amusent à écrire que c'était le combat entre David et Goliath, car Démineurs au budget raisonnable d'environ 5 millions de dollars et qui n'a récolté que 15 millions de dollars au box-office nord-américain a su s'imposer face à la gigantesque production de 500 millions de dollars d'Avatar qui a affiché le vertigineux chiffres de 2,5 milliards de dollars de recettes. Cette confrontation, c'était aussi celle de la réalité, celle de la guerre en Irak, et de l'utopie. Du style documentaire avec caméra à l'épaule et décadrages, et de la 3D bourrée d'effets spéciaux. Quant à l'oscar du meilleur acteur, il a été décerné à Jeff Bridges pour son rôle de chanteur country alcoolique dans Crazy Heart, qui a reçu, devant une salle debout, son premier oscar au bout de cinq nominations. L'oscar de la meilleure actrice a été décerné à Sandra Bullock pour son rôle dans The Blind Side de John Lee Hancock où elle interprète une mère de famille qui prend sous son aile un jeune sans-abri noir et l'aide à embrasser la carrière de footballeur. Elle a provoqué les rires de la salle lorsqu'elle a demandé : «Ai-je vraiment mérité cet oscar, où l'ai-je eu à l'usure ?» Elle avait reçu, la veille, un «razzie» de la pire actrice de l'année pour son rôle dans la comédie All about Steve. Le film indépendant Precious a récolté deux oscars, celui du meilleur second rôle féminin pour Mo'Nique et celui de la meilleure adaptation pour Geoffrey Fletcher, premier Afro-Américain à recevoir cette récompense. Christoph Waltz a reçu l'oscar du meilleur second rôle masculin pour son personnage de colonel polyglotte et impitoyable dans Inglourious Basterds de Quentin Tarantino. Là-haut, plusieurs fois récompensé, a obtenu l'oscar du meilleur film d'animation et le film français Logorama, celui du meilleur court-métrage d'animation. Quant à l'oscar du meilleur film étranger, il a été attribué à Dans ses yeux de l'Argentin Juan José Campanella. La cérémonie, présentée par les acteurs Steve Martin et Alec Baldwin, a été suivie par des centaines de millions de téléspectateurs dans plus de cent pays. Les oscars, distribués dans 24 catégories, sont remis par l'Académie des arts et des sciences du cinéma depuis 1929.