L'opération kamikaze perpétrée au Maroc a suscité une inquiétude à l'échelle planétaire. Les Etats-Unis ont fermé hier leur consulat à Dahran (est), en Arabie Saoudite, après une banale affaire d'arrestation d'un homme armé devant la grille du bâtiment de l'ambassade. Selon le département d'Etat, personne n'a été menacé ou blessé lors de l'interpellation de l'individu, mais l'onde de choc des derniers attentats de Riyad et Casablanca semble avoir amené les Etats-Unis à prendre la mesure radicale de la fermeture de leur représentation diplomatique à Dahran. «Un individu armé a été appréhendé devant la grille d'entrée du consulat américain de Dahran vers 6 h lundi», a indiqué l'ambassade américaine à Riyad dans un communiqué destiné aux Américains présents dans le pays. «Il est actuellement aux mains de la police», a ajouté l'ambassade, qui a précisé qu'une enquête était en cours. Un sentiment de panique donc qui donne toute sa dimension à l'information rendue publique récemment, faisant état de menaces d'attentat contre un quartier de la ville saoudienne de Djedda. Ces dispositions sont prises alors qu'un accrochage a été signalé en Arabie Saoudite. Un policier saoudien a été blessé dans le sud du royaume avec des hommes armés recherchés qui ont été arrêtés. Trois hommes recherchés, depuis 20 jours, ont été arrêtés. Toujours dans la région du Golfe, il est à signaler la visite, hier, du directeur de CIA, George Tenet, au Koweït pour des «consultations». Par ailleurs, l'Institut international de la presse (IPI) a annoncé, hier, qu'il annulait son congrès annuel, qui devait se tenir du 1er au 4 juin à Nairobi, en raison de possibles attentats terroristes au Kenya. «Nous ne pouvons plus garantir la sécurité des participants à notre congrès après que les gouvernements des Etats-Unis et de Grande-Bretagne eurent averti leurs ressortissants de ‘‘l'imminence'' d'une attaque terroriste» en Afrique orientale et particulièrement au Kenya, a expliqué l'IPI dans un communiqué publié à son siège de Vienne. «Il est dès lors prudent d'annuler notre congrès», ajoute l'IPI qui espère tenir sa réunion dans un autre pays en septembre prochain, probablement à Istanbul. Parallèlement à cette annulation, on apprend que les Etats-Unis avaient autorisé le «départ volontaire» du Kenya pour raisons de sécurité du personnel de leur ambassade à Nairobi après que le département d'Etat américain eut averti de risques d'attentats contre des ressortissants ou des intérêts américains dans toute l'Afrique orientale, particulièrement au Kenya. De son côté, Londres a mis en garde ses ressortissants en Afrique contre une «menace terroriste évidente» dans six pays de l'est de l'Afrique. Cela après avoir interdit les vols britanniques vers le Kenya en raison d'un risque d'attentat «imminent». Autant de dispositions draconiennes qui illustrent parfaitement le sentiment de panique qui s'est emparé des Occidentaux après le double coup réussi du terrorisme international. Mais il renseigne également sur l'impuissance de Washington et de Londres de faire face à la menace, désormais planétaire.