«Il ne suffit pas de décréter le plein emploi et l'éradication de la pauvreté, encore faut-il s'en donner les moyens effectifs.» «Des moyens que seul le législateur peut mettre à la disposition des pouvoirs publics pour arriver à ces fins» a tenu à rappeler Mme Marie-Thérèse Hermange, première vice-présidente de la Commission des Affaires sociales et de l'emploi du Parlement européen et militante pour la défense des droits de l'enfant et de la famille pendant plus de vingt ans, hier lors de la conférence-débat organisée par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche au centre de presse d'El-Moudjahid. C'est ainsi que la représentante du président français, Jacques Chirac, a plaidé auprès des autorités publiques pour la création d'une association au niveau national pour la défense et la promotion des droits de l'enfants et de la femme. Une décision dictée à la suite de sa visite dimanche au centre de Bentalha. En outre, Mme Hermange a mis en exergue les défis que lance sa fondation pour assurer à chaque enfant le droit de vivre en paix et en sécurité. Pour ce faire, les différents acteurs de la vie politique et sociale (pouvoirs publics, presse et associations...) doivent jouer leur rôle chacun à son niveau. L'intervenante est convaincue que la coopération gouvernementale et non gouvernementale à l'échelle continentale, régionale et nationale est le seul moyen à mettre en oeuvre pour aboutir au bien-être de l'enfant. Un programme qui doit surmonter plusieurs obstacles et défis. Evoquant le défi de la dette, elle déclare: «22 pays ont profité de son allégement dont les conséquences devraient être bénéfiques à la vie économique, à la famille et, par conséquent, au sort de l'enfant.» Mais au préalable il faut résoudre le problème de la pauvreté «du fait qu'actuellement le taux de malnutrition n'a diminué que de 27% dans le monde». La lutte con- tre la malnutrition est tributaire d'un autre défi celui de la mortalité surtout dans certains pays d'Afrique subsaharienne, d'Asie..., où des efforts doivent être entrepris dans ce sens. D'ailleurs, les chiffres sont éloquents, selon Marie-Thérèse Hermange qui cite «600.000 meurent chaque année durant la prénatalité ou pendant l'accouchement faute d'accessibilité aux soins médicaux.» Abordant les problèmes touchant directement l'enfant, la conférencière a rappelé que «près de 130 millions d'enfants à travers le monde ne peuvent être scolarisés, tandis qu'un tiers ne termine pas le cycle primaire, qui est un minimum requis pour l'acquisition d'une éducation de base». Poursuivant son réquisitoire, la députée européenne a souligné qu'«un milliard de personnes n'avait pas accès à l'eau salubre à la fin de l'année 2002». Ce qui engendre un taux de mortalité élevé car, relève-t-elle, «80% des maladies sont liées à la malnutrition et à la consommation d'eau non salubre». La conférencière a, ensuite, mis en exergue le défi des enfants touchés par les conflits armés, d'où la nécessité, selon elle, de la mise en pratique des textes y afférents, de la part des pays signataires de la convention sus-citée.