La redevance en Algérie est restée de 200 DA, alors qu´en Europe elle est de 190 euros, on ne peut pas comparer les mêmes programmes. Ex-responsable à l´ENTV Dur! Dur! D´être P-DG d´une télévision publique en Europe de nos jours, alors que le nouveau patron de France Télévisions tente de convaincre les commissions culturelles de l´Assemblée et du Sénat et même celles de l´Union européenne pour sa mise en place et que la publicité est toujours soumise à la censure. Les quatre grandes télévisions publiques d´Europe ne sont pas bien loties non plus, la BBC en Angleterre, l´ARD/ZDF en Allemagne, la TVE en Espagne et la RAI en Italie subissent d´énormes pressions des politiques. Curieusement, alors que dans les pays arabes, les télévisions publiques sont soutenues par le pouvoir, en Europe, les hommes au pouvoir sont protégés par les télévisions privées. En France, le principal soutien de Sarkozy est TF1. Même la BBC et son statut public très puissant, n´a pas échappé. En effet, l´arrivée des conservateurs au gouvernement, en mai, a donné des sueurs froides aux dirigeants de la télé publique britannique et à son P-DG, Mark Thompson. Avant l´arrivée des conservateurs à Downing Street, David Cameron avait fait des remarques sur le besoin de recentrer la BBC sur ses activités de base, la télévision et la radio, et voulait baisser le montant de la redevance. La pression sur la BBC ne fait que se renforcer. La BBC est pourtant une télévision puissante, avec un budget annuel de 4,9 milliards de livres (6 milliards d´euros) en 2009, la BBC reste un géant des médias. Plus de 70% de ses revenus viennent d´une redevance élevée, 145 livres par foyer (180 euros), et le reste est fourni par ses profitables revenus commerciaux. Ce budget permet au groupe de se passer de la publicité. Avec 21% de téléspectateurs en moyenne en 2009, la chaîne de téléviseur BBC 1 est en tête de l´audience, devant la chaîne privée ITV. Même chose pour la télé publique italienne qui souffre de la pression politique du président du Conseil italien, Berlusconi, et son puissant groupe privé de médias. Récemment, son directeur général, Mauro Masi, a proposé une série de nominations à la tête de sa régie publicitaire Sipra, du pôle d´informations RaiNews et de sa filiale Raicinema, ce qui a déclenché une levée de boucliers au sein du conseil d´administration. Avec 11.800 salariés, la télé publique italienne affiche un chiffre d´affaires de 2,72 milliards d´euros, provenant pour moitié de la redevance (109 euros par an) et pour moitié de la publicité. Avec 42% de l´audience nationale, la RAI devance toujours ses rivales; avec l´arrivée de la TNT, le groupe public dispose d´une offre élargie de 3 à 13 canaux thématiques. En Allemagne, le débat sur une interdiction de la publicité pour les chaînes publiques a été relancé par l´initiative de Nicolas Sarkozy. Autorisée vingt minutes par jour, entre 18 et 20 heures, interdite le week-end et les jours fériés, la pub est censée prévenir une «ringardisation» des programmes sur ARD et ZDF, les deux chaînes publiques, confrontées au vieillissement de leur public. ARD et ZDF sont financées à plus de 80% par la redevance - 215 euros par foyer en 2009 -, soit un total de 7,3 milliards d´euros. Enfin, en Espagne, le P-DG de Rtve, le groupe qui rassemble la radio et les télévisions nationales, était désigné par le chef du gouvernement. Depuis la réforme de 2006, le conseil d´administration de RTVE et son président sont élus par les deux chambres du Parlement. En 2009, le Parlement a dû recourir à Alberto Oliart, un ex-ministre centriste âgé de 81 ans, pour diriger le groupe public. La publicité a été totalement supprimée depuis janvier, donnant plus de pouvoir à sa rivale habituelle, Telecinco. [email protected]