En demandant l´application de la loi, le procureur a soulevé l´ire de Maître Dehidah L´épouse de Si Brahim, avait toutes les peines du monde à suivre son avocate, la correcte Maître Ouahiba Dehidah qui avait décidé de passer à l´assaut du président de la section correctionnelle dont elle avait entendu parler. Elle voulait avoir le coeur net autour de ses capacités, son intégrité, sa droiture. L´affaire en elle-même ne valait même pas le coup de prendre de grosses proportions. Elle aura d´énormes soucis depuis l´appel de l´inculpé, un père de famille qui avait «jeté» son épouse enceinte à l´époque, de trois mois, chez ses parents qui décideront, dès lors, d´une réintégration au foyer conjugal, conditionnées par un retour dans un domicile décent situé loin des beaux-parents et surtout des belles-soeurs qui ont montré à madame, toutes les couleurs. Un enfer! N´empêche que les poursuites pour abandon de famille verront des joutes qui débuteront par une colère noire de Maître Dehidah qui avait refusé les questions préjudicielles introduites par l´avocat de l´inculpé qui ne voulait pas comprendre qu´il bafouait la loi. «Elles ne reposent sur aucune base juridique!», avait lancé, agacée, l´avocate qui ne supportera pas le fait que le juge ait accordé une faveur à l´inculpé dont le défenseur avait demandé un répit, le temps de ramener un document «capital» pour le dossier. Et comme cela s´était passé aux environs de neuf heures trente, l´avocate dut se farcir toute l´humidité propre à El Harrach où il n´est pas recommandé d´attendre longtemps son tour pour plaider une affaire aussi banale que l´abandon de famille. Et jusqu´à quinze heures, tout le monde attendra le document. Brandi et rapidement parcouru, le papier est décrié par le défenseur qui dit son amertume pour cette inutile perte de temps. Le juge sourit et prend par le bon côté l´ire (la énième, ce lundi) de l´avocate qui n´allait pas se taire autour de la somme réclamée et celle remise à la barre. Elle va alors engager un bras de fer avec le tribunal sentant la dérive de cette affaire qui prend des allures de travail bâclé surtout à voir la nonchalance de l´adversaire dont toutes les demandes sont tolérées certes, mais non pas toutes acceptées par un magistrat méfiant. Or, ce juge, dont la lucidité est de mise, n´était pas décidé à se laisser faire, ni par les deux défenseurs, ni encore moins par les deux parties. Et cette position est née du fait que les antagonistes sont mari et femme avec une fillette dans le landau, en «prime». Ce qui explique la vigilance du tribunal. En outre, il y a cette brève et brillante intervention du représentant du ministère public autour des demandes. «L´avocate de la victime a eu une démarche sans faille. Elle a respecté toutes les procédures prévues par la loi.» Or, l´audience paraissait obscure par l´acharnement de Maître Dehidah qui n´avait pas avalé certaines interventions de son confrère, avocat de l´adversaire. Elle n´avait pas non lus, avalé le verdict et certains de ses attendus sombres: «Le verdict est allé à la relaxe pour absence de délit alors que l´inculpé a payé à la barre la somme due, donc il y avait bel et bien délit. On n´a pas idée à prendre une telle décision qui j´espère, sera redressée à la cour, très bientôt». Les démarches plus d´une demi-douzaine en tout, avaient été déclenchées par l´avocate pas facile à baisser les bras aussi aisément que certains le croient. Jugez- en plutôt. Le 27 juin 2009, il y a eu un jugement de réintégration, plus le paiement de la pension alimentaire, plus la fillette. Le 4 février 2010, la notification eut lieu. L´attente de trente jours pour l´appel a été rude pour la victime qui avait passé un temps fou à ramasser les attestations de non-appel juste après celle de la non-opposition et enfin le non-pourvoi à cassation. Le 11 octobre 2009, il est utile de le rappeler-la «grosse» avait été retirée. Le PV de l´huissier signalant que le jugement avait dépassé le stade de l´exécution du jugement définitif. (Le 18 octobre 2009). Puis, vint le PV de carence dressé par le même huissier avant le passage juste après avoir attendu les deux mois prévus par la loi, au dépôt de plainte. Or, à la lecture des attendus du jugement, la victime, sous la houlette de son conseil, estime qu´elle est en droit d´interjeter appel car la loi avait été violée, peut-être par ignorance. Voire. N´empêche qu´il y a des juges qui se gourent en croyant accorder une relaxe, or ils se débarrassent d´un fardeau. Il fallait que la décision, l´unique, soit l´annulation des procédures. Ecoutez, dit Maître Dehidah, la relaxe est impossible à accorder à l´inculpé car il a payé à la barre «cash». Donc, il y a délit! Ce qui est certain, c´est que les preuves de l´abandon de famille existent bel et bien et l´article 364 du Code de procédure pénale sera brandi en appel, promet l´avocate déçue mais jamais découragée. Tête de turc, va!