Entendu, jugé pour avoir défendu l´autorité de l´Etat, le maire de Bordj El Kiffan (Alger) a été relaxé jeudi dernier... Farid Sbaâ est un président d´APC adepte de l´application de la loi. Il est même un fan de l´amour au point qu´il s´en est pris et SVP, à une villa construite illicitement sur un terrain qui n´est pas la propriété de celui qui est aujourd´hui victime qui a même eu l´idée de constituer comme avocat un géant, en l´occurrence Maître Miloud Brahimi, un actif meneur d´hommes pour ce qui doit être le respect des droits de l´homme. Et comme le président de l´APC de Bordj El Kiffan (Alger) avait pris ses devants en constituant un avocat, à savoir, Maître Chérif Abouzakaria, le wali d´Alger, heureux d´avoir un maire courageux, entreprenant et qui ne rechigne pas à la tâche, avait envoyé un des avocats de la wilaya et pas n´importe qui: Maître Mohammed Djediat. A deux contre un, Maître Bouchina et Maître Djediat, Maître Brahimi ignorait que les trois robes noires allaient plaider sur les mêmes rails: les droits des citoyens et le respect de l´autorité de l´Etat, mais chacun du côté que l´on veut bien utiliser... Evidemment, Maître Miloud Brahimi, pour ne pas changer, allait s´étaler sur la hogra, le mépris de certains responsables tenant de solides parapluies, le piétinement des droits de simples citoyens, l´abus d´autorité et autres tortures morales exercées auprès de pénibles constructeurs qui ne demandent rien à l´Etat et à ses caisses. Et pour l´avocat d´Alger, qui était visiblement ravi d´être en face d´une juge modeste, correcte et sympa, comme tout, en l´occurrence Inès Kouhil, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d´Alger), avait plaidé plein-turbo ouvert et tambour battant. Bir Mourad Raïs? Oui, l´APC de Bordj El Kiffan dépend juridiquement du tribunal d´El Harrach et donc, il aurait été inconvenant que l´inculpé, Farid Sbaâ, le maire, comparaisse un peu...chez lui, sur son territoire. Et Bir Mourad Raïs, c´est neutre. Et Saïd Hamdine est plutôt indiqué. Après deux renvois, vers la fin mai 2011, l´audience se tient. Tout le monde était fin prêt. Et les débats seront à la hauteur de la réputation des principaux acteurs. Au défi de Maître Brahimi qui voulait une seule preuve que son client méritait de voir sa construction démolie, les réponses de Maître Abouzakaria et Maître Djediat commenceront et s´achèveront dans la nécessité de faire respecter l´ordre et de veiller à la sécurité des personnes «et c´est pour cela que l´honorable maire a pris ses responsabilités en passant à l´action» sifflera Maître Abouzakaria vite relayé par Maître Djediat, l´avocat de la wilaya qui a félicité le président de l´exécutif de l´APC pour son courage et sa lucidité dans ses actions quotidiennes». Mille dinars d´amende réclamés par le procureur qui d´ailleurs, n´a pas noté le sourire éloquent de Maître Abouzakaria Mohammed Chérif, n´aura pas empêché l´avocat de Patrice Lumumba de suivre son jeune confrère de la rue Docteur Saâdane en clamant que l´intention ne vaut pas l´action et vice versa. «C´est une construction aménagée illicitement et son sort, dans ce cas, est connu: le passage du bulldozer. Et à l´audience, les trois bulldozers ont eu des vertes et des pas mûres grâce à la vigilance et à la souplesse de Kouhil-Boughaba, une magistrate en progrès constatants. Et d´ailleurs, lorsque jeudi dernier, elle annonça la relaxe du maire de Bordj El Kiffan, il n´en fallait pas plus à Farid Sbaâ pour penser déjà au prochain mandat à condition qu´il continue à faire son boulot avec la même détermination et d´empêcher que l´autorité de l´Etat soit éclaboussée.