«Le linge sale se lave en famille.» Proverbe français En attendant la sortie du film Hors-la-loi, une campagne anti-Bouchareb s´installe déjà en France avec la publication de plusieurs articles minimisant la sortie du film franco-algérien et surtout la programmation de plusieurs documentaires sur le FLN et la Révolution. Le documentaire le plus attendu sera sans aucun doute La Guerre secrète du FLN en France produit par France 3 et qui sera diffusé dans le cadre du programme documentaire Infrarouge le jeudi 23 septembre, au lendemain de la sortie de Hors-la-loi dans les salles en France. Ce documentaire écrit et réalisé par un habitué des documentaires polémiques, Malek Bensmaïl, revient sur l´histoire de cette guerre menée par le FLN sur le sol français, transportant pour la première fois dans l´histoire une révolution populaire sur le sol du pays occupant. Après avoir écorché le FLN dans La Chine est encore loin (2008), après s`être attaqué au Président Bouteflika dans Le Grand Jeu en 2005, après avoir tenté de rendre hommage à Boudiaf en 1999, il s´attaque de nouveau au FLN par le biais du MNA, dans La Guerre secrète du FLN en France. Le réalisateur affirme que c´est une histoire encore méconnue du grand public français et algérien. Ce film est composé d´entretiens avec des acteurs et témoins de l´époque ainsi que des archives inédites, tentant de revisiter cette histoire cachée, des deux côtés. Parmi les intervenants qui habitent pour la plupart en France, on citera Abdelhafid Cherrouk, commando FLN, condamné à mort en 1959, Ali Haroun, responsable de la Fédération du FLN, de 1958 à 1962, Jacques Vergès, membre du collectif des avocats du FLN, Brahim Ould Hamou, militant du MNA puis du FLN, ancien condamné à mort, Abdelkader Bakhouche, commando du FLN 1957-1959, Constantin Melnik, conseiller du Premier ministre pour la Sécurité et le Renseignement. Le doc donnera en exclusivité la parole à la fille et secrétaire de Messali Hadj (leader du MNA), Djanina Messali-Benkelfat, qui abordera, pour la première fois, face à la caméra, le conflit politique entre le FLN et le MNA. On verra également Mohamed Harbi, membre du Comité fédéral de la Fédération de France du FLN 1956-1958 et surtout chercheur et historien algérien reconnu. On regrettera l´absence étonnante dans ce casting filtré de Okacha Touita, premier réalisateur algérien à filmer les luttes intestines entre le MNA et le FLN dans les Sacrifiés et dont le frère est un membre actif du FLN en France. À la réception du communiqué de France Télévisions on s´est posé cette lancinante question: pourquoi ce documentaire maintenant? Pourquoi pas après le 23 septembre? Pourquoi se focaliser sur la petite lutte FLN / MNA, alors que la grande guerre était entre le FLN et la France? Des questions qui resteront sûrement sans réponses dans une production franco-française sur un sujet établi algéro-algérien. Dans ce documentaire, Malek Bensmaïl donne déjà un chiffre: 4000 Algériens tués par des compatriotes dans la guerre entre le FLN et le MNA. On évoquera peut-être le cas du général du MNA, Bellounis, qui rallie la France pour combattre l´ALN mais on parlera aussi de l´affaire Melouza. Faute de présenter le FLN comme un mouvement de libération pour l´Indépendance de l´Algérie, le réalisateur de La Chine est encore loin, présentera le FLN comme un mouvement qui a contribué à exterminer d´autres Algériens. [email protected]