«On peut très bien accepter son sort comme le cactus accepte la caillasse où il pousse.» Driss Chraïbi "Extrait d´Une enquête au pays" Son ascension dans le paysage audiovisuel maghrébin et surtout les marchés du sport décrochés par Nessma TV, commencent sérieusement à déranger le pays voisin: le Maroc, puisque selon les déclarations du P-DG, Nabil Karoui, la Snrt (Société nationale de radio et télévision) et la chaîne publique privée 2M, tentent de bloquer le développement de Nessma TV au Maroc. Dans un entretien accordé aux Echos, le P-DG de Nessma TV cible le Ciaumed (Centre interprofessionnel audiométrie médiatique) qui regroupe les chaînes, les annonceurs, les agences et les régies publicitaires. Celui-ci aurait refusé l´accès au groupement à Nessma TV, en raison des pressions exercées par la Snrt et 2M. Selon lui, la 2M et Al Oula, feraient depuis du lobbying pour que la chaîne tunisienne ne puisse pas décrocher de gros budgets publicitaires au Maroc où les deux chaînes de télévision publiques se partagent la bagatelle de 900 millions de dirhams de recettes publicitaires, soit le chiffre d´affaires annuel du marché publicitaire marocain. Malgré cela, Nabil Karoui, toujours sûr de sa politique d´investissement, affirme que la chaîne de télévision tunisienne privée Nessma TV va dédier l´année 2011 au Maroc. En effet, la chaîne des frères Karoui, a acquis les droits d´image de plusieurs grandes affiches du championnat du Maroc-Botola et cela jusqu´en 2014. Accusée de lui bloquer ses sources de publicités, la Snrc a pourtant cédé à Nessma TV pas moins de 27 rencontres parmi lesquelles 5 matchs de l´AS FAR, 5 du Widad de Casablanca, 5 du Raja, et 12 grandes affiches du championnat marocain. Nessma TV a acquis les droits de diffusion du Championnat d´Afrique des nations de handball masculin, qui se déroulera en 2012 au Maroc. Cette chaîne privée, n´a pas de subventions publiques pour survivre. Sa seule source de revenus est la publicité. Malgré une campagne de médiatisation agressive, Nessma TV n´a pas su s´imposer sur le champ audiovisuel maghrébin. Elle doit sa survie à ses deux parrains Silvio Berlusconi et Tarek Ben Ammar. En Tunisie, elle occupe toujours la 3e place, toujours dépassée par sa concurrence directe Hannibal TV et la chaîne publique TV7. Son goût pour la polémique médiatique et sa guerre contre les instituts de sondages tunisiens et certains médias, lui ont fait perdre de gros contrats publicitaires en Tunisie. En Algérie, la situation n´est pas aussi reluisante pour la télévision des Karoui. Même si elle ne possède pas officiellement de bureau, elle a réussi à décrocher un gros contrat avec un annonceur qui a été écarté par l´Entv. Mais Nessma TV, qui reçoit son argent sur le compte d´une boîte de publicité à Alger, peine à faire sortir cet argent, en raison de l´absence légale et juridique de la chaîne en Algérie, ce qui lui engendre des difficultés. Cet argent servira notamment à payer les prestataires algériens pour les sujets quotidiens et aussi les cachets des personnalités algériennes invitées sur les plateaux de Nessma TV. [email protected]