leurs victimes ne sont que celles du séisme qui a ébranlé Boumerdès et les communes avoisinantes. Le tribunal correctionnel de Boumerdès a traité, hier, trois affaires pour vol qualifié où 16 prévenus ont écopé des peines maximales prévues par la loi. Le fait en lui-même serait «anodin» s'il s'était déroulé dans d'autres circonstances, mais les 18 personnes arrêtées à Boumerdès, pour le même motif, sont carrément qualifiées de «charognards». Et pour cause, leurs victimes ne sont que celles du séisme qui a ébranlé Boumerdès et les communes avoisinantes. En effet, au moment où les familles algériennes subissent de plein fouet une tragédie qui a fait des milliers de morts et de blessés, d'autres, en revanche, sans scrupule aucun, profitent de cette détresse pour commettre des actes immoraux envers la société et tout ce qu'elle véhicule comme valeurs basées sur l'entraide et la solidarité. Ces sinistres individus ont, pour accomplir leur forfait, adopté une méthode qui n'est pas passée inaperçue pour la justice mais aussi pour les citoyens et les éléments des services de sécurité, pourtant affairés à sauver des vies humaines en les retirant des décombres. Les 18 mis en cause dont l'âge varie entre 18 et 45 ans arrêtés et condamnés pour la seule commune de Boumerdès, sont originaires des communes avoisinantes du chef-lieu. Ils ont accouru aux premiers instants du drame pour soi-disant apporter assistance aux victimes du séisme du mercredi 21 mai. Ils se sont scindés en groupes de 2 à 3 personnes pour se déployer sur les différents sites touchés, à savoir la cité des 1200 Logements, les coopératives, Ali-Leguia, quartier situé à la sortie ouest de Boumerdès et se sont joints aux sauveteurs afin de dégager les victimes. La panique, la précipitation, l'affolement ont fait que ces sinistres individus au moment où des victimes inertes sont dégagées, profitent pour les délester de leurs bijoux, montres, et tout objet de valeur, nous dira-t-on. Des éléments de l'enquête indiquent qu'une relation, sans préciser laquelle, existe entre les 18 personnes et que le vol a été prémédité. Arrêtés donc le 24 mai, ces sinistres individus ont été présentés au parquet pour le même chef d'inculpation à savoir vol qualifié et ont écopé d'une peine de cinq ans de prison ferme et d'une amende de 200.000 DA plus des peines complémentaires qui se résument à la privation des droits civiques et l'interdiction de séjour dans toute la wilaya de Boumerdès pour une durée de cinq autres années. La sévérité, toute relative de la peine, vise à dissuader d'autres éventuels «charognards» de venir piller les «restes de rêves» des pauvres et malheureuses victimes de ce terrible drame. Par ailleurs, deux autres personnes âgées entre 18 et 20 ans, ont été arrêtées pour des motifs similaires, en l'occurrence vol qualifié, qui se sont produits dans les mêmes circonstances cette fois à Bordj Menaïel qui pleure plus de 300 morts recensés aux cités Les Palmiers et Bousbaâ. Ces deux inculpés ont été présentés également hier au tribunal de Bordj Menaiel et ont été condamnés à la peine maximale prévue par la loi, à savoir cinq années de prison ferme et 10.000 DA d'amende. Des affaires similaires, nous signalent nos sources, sont également traitées au niveau du tribunal de Dellys (une personne) et à celui de Rouiba (2 mis en cause) communes touchées par le séisme surtout pour Dellys qui enregistre plus d'une centaine de morts. Ces 3 personnes attendent d'être jugées. On nous signale également que des individus non identifiés obligent les citoyens à quitter leurs logements pour, probablement, les piller par la suite. Ces faits sont signalés particulièrement à Reghaïa et Dellys. Les citoyens, qui se solidarisent chaque jour davantage ne sont pas tombés dans le panneau et s'organisent pour assurer la sécurité de leurs biens mobiliers et immobiliers et vont jusqu'à assurer des gardes par équipes autour des cités qu'ils ont désertées depuis mercredi dernier.