Cette tragédie, même si nous étions loin de nous en douter, a été un véritable «fonds de commerce» pour les adversaires «politiques» du premier magistrat du pays. Les incidents, malheureux s'il en est, relevés samedi à Boumerdès, ont été une occasion en or pour certains cercles hostiles au Président de la République pour revenir à la charge contre lui. Même dans les Etats les plus riches et les plus développés du monde, des réactions de colère de cette nature sont possibles, voire normales, pour ne pas dire «requises». Le drame de l'usine Azf de Toulouse en France en est une illustration. Les nombreuses inondations qui ont récemment touché certaines régions de France en est une autre. Les attentats commis aux USA, enfin, en sont une troisième. Devant l'ampleur du drame, rarement atteint dans d'autres régions du monde, l'ensemble des citoyens, toutes tendances politiques confondues, se serrent les coudes et font corps pour surmonter cette épreuve. L'intérêt du pays et des victimes devant tout naturellement, primer tout autre considération. Mais, ce n'est hélas pas le cas chez nous. Des cercles, résolument hostiles au Président et à sa démarche, n'hésitent pas à faire flèche de tout bois, allant jusqu'à «instrumentaliser» de la manière la plus éhontée qui soit cet incident, le plus bénin qui soit, pour l'accentuer, lui donner des proportions quasi astronomiques et demander, de nouveau, la démission du Président. Les conditions, cette fois-ci, ne se prêtent pas à l'humour, pour noir qu'il soit. Inutile, dès lors, que Bouteflika n'est pas employé chez les parents de ces «Messieurs» pour qu'ils exigent de la sorte sa démission. Inutile, non plus, de mettre en exergue le peu de cas qui est fait de la détresse citoyenne à la poursuite de sombres desseins que nous connaissons et dont nous avons subi, longtemps durant, les lourdes conséquences. Ces gens n'osent pas encore dire que c'est la présidentielle qui les fait courir. Ils sont loin de se rappeler, peut-être, que de nombreux mois nous en séparent encore et que le propos, aujourd'hui, est de dépasser ce drame avec le minimum de séquelles en prenant en charge le plus efficacement possible l'ensemble des sinistrés dont le nombre, hélas, ne cesse d'augmenter depuis mercredi soir. L'heure des bilans, et somme toute des règlements de comptes, n'a pas encore sonné. Celle des oeuvres à accomplir en faveur des sinistrés, si. Qu'a donc fait de si grave, cet homme, qu'il faille littéralement le lapider sur la place publique, à défaut de le congédier comme le premier malfrat venu?! A peine deux heures après le drame, Bouteflika était déjà au chevet des blessés hospitalisés. Il n'a pas eu cure des dangers encore encourus à cause des habitations gravement endommagées et des risques de répliques sismiques de fortes intensités qui se sont poursuivies toute la nuit durant. Avant même que le jour d'après ne se soit totalement levé, un Conseil des ministres était tenu sous sa présidence. De fermes instructions étaient données en faveur d'une prise en charge totale et immédiate de l'ensemble des sinistrés quel qu'en soit le coût. Le lendemain, un Conseil de gouvernement entérinait et mettait en application l'ensemble de ces décisions alors qu'au regard de l'ampleur des dégâts et des pertes essuyées, nous allons incessamment vers une loi de finances complémentaire afin de dégager tous les fonds nécessaires au relogement de toutes les victimes, leur dédommagement financier et la reconstruction ou remise en état de l'ensemble des infrastructures touchées par le séisme. Les aides d'urgence, entre nourritures, eau et tentes, certes, tardent à arriver à bon port. Les quantités recueillies, pourtant, sont plus que suffisantes. Nos reporters, partis sur les lieux, sont formels. Le problème se pose en aval, au niveau des collectivités locales, qui ne jouent pas leurs rôles. Les comités de quartiers et les citoyens, qui prennent le relais avec certaines associations nationales, devraient le pallier dans un proche avenir. Du moins, faut-il l'espérer. Mais il ne fait aucun doute que le Président n'a pas la moindre responsabilité dans ce qui se passe. Non plus dans les habitations effondrées, toutes construites avant son arrivée à la tête de l'Etat algérien. Dans aucun pays au monde, de pareilles réalisations n'auraient été accomplies en un temps aussi court. L'Histoire jugera chacun et saura dire, mieux que personne, qui était où et qui faisait quoi lorsque le peuple appelait à l'aide...