L'Algérie est liée à l'Europe par toute une série d'instruments de coopération. Dans la foulée de sa participation au sommet du G8 qui vient de se tenir à Evian en France, et de son dialogue élargi avec le tiers-monde et le Nepad, le Président Abdelaziz Bouteflika sera aujourd'hui au Parlement européen. Il s'adressera, lors d'une séance solennelle, aux députés européens réunis en session plénière à Strasbourg, siège de cette importante institution de l'Union européenne. D'ores et déjà, les grandes lignes des thèmes qui seront abordés dans le discours du chef de l'Etat algérien devant les parlementaires du Vieux Continent se laissent aisément deviner, sinon sont connues à l'avance. Le séisme ravageur et meurtrier, qui a touché une grande partie de la capitale algérienne avec ses lots de victimes et de dégâts matériels, l'élan de solidarité qu'il a suscité en Europe et dans le monde, les relations économiques entre Alger et Bruxelles depuis la signature de l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE et accessoirement l'apport des pays riches au développement durable du continent africain, seront très certainement développés dans l'allocution du Président de la République. D'ailleurs, à la veille de son déplacement à Strasbourg, le Président Bouteflika s'est félicité, lors de sa présence au sommet d'Evian de «l'initiative de la France sur le commerce et celle du Royaume-Uni pour une facilité financière internationale pour la promotion de l'investissement (....)». Ces initiatives, a-t-il dit, «dénotent la volonté d'explorer des voies novatrices pour stimuler de manière durable la croissance des économies africaines et leur compétitivité à l'exportation». Concrètement, Paris a proposé notamment la suspension des subventions agricoles déstabilisantes pour l'Afrique sur une durée de deux ans et un régime harmonisé de préférences commerciales sur la base du plus favorable. La France a aussi soumis l'idée d'engager une réflexion sur les produits de base à travers un lien entre le remboursement de la dette et les fluctuations des matières premières, un mécanisme des prix garantis pour des volumes de produits de base et un système d'assurances face à la volatilité des cours. Londres a avancé le projet d'instauration d'un mécanisme de facilités financières pour l'investissement avec pour objectif de faire passer l'aide publique au développement de 50 milliards de dollars actuellement à 100 milliards de dollars d'ici à 2015, conformément à la déclaration du millénaire. Faut-il rappeler à ce sujet que la porte- parole de l'Elysée a relevé récemment, à l'occasion de la tenue du G8 d'Evian, que l'Europe contribuait deux fois plus en valeur et trois fois plus en pourcentage du PIB que les Etats-Unis d'Amérique? Mais, c'est sur l'élan de solidarité et de soutien moral et matériel manifesté à l'égard de l'Algérie après le séisme du mois dernier par les pays de l'Union européenne et notamment la France qui s'est engagée a fond tant sur le plan gouvernemental qu'humanitaire aux côtés des rescapés algériens, qu'Alger apprécie l'attention du Vieux Continent à son égard. En effet, dès le premier jour de la catastrophe meurtrière, des équipes de secours et des convois d'aide et de dons humanitaires ont commencé à affluer vers notre pays en provenance de France, d'Italie, d'Allemagne, d'Espagne, de Grande-Bretagne, de Belgique et du Portugal. La France a même accordé un prêt d'environ 50 millions d'euros pour l'Algérie à des conditions très privilégiées qui servira à la reconstruction des zones touchées par le tremblement de terre. De son côté le chef de la Délégation européenne à Alger, M. Lucio Guerrato a, lui aussi, souligné, au lendemain de cette catastrophe lors d'une audience avec le ministre algérien de l'Habitat et de l'Urbanisme, que l'UE était prête à apporter une contribution financière au profit des sinistrés en signe de «solidarité avec le gouvernement et le peuple algériens dans ces pénibles moments». Il est vrai que notre pays n'est pas lié à l'Europe uniquement par l'histoire et la géographie, mais également par toute une série d'instruments de coopération bilatérale et régionale, à leur tête le fameux accord d'association Algérie-UE signé en avril 2002 dans la ville espagnole de Valence.