C'est en ces termes que le P-DG de cette banque a qualifié la cabale dont il est victime, la comparant à celle du Groupe Khalifa. C'est avec force que M.Kharoubi a déclaré, lors d'un point de presse, «faire l'objet d'un complot ourdi par la BEA et les banques publiques d'Oran aux fins de nuire à notre banque privée et dont le préjudice peut être considérable avec l'effet néfaste qui peut produire les conséquences de l'affaire El-Khalifa Bank», ajoutant avec fermeté: «La BEA, à travers une saisie arrêt, a gelé tous nos avoirs (comptes de recouvrement s'élevant à deux milliards de dinars, appartenant aux clients) pour la simple raison que nous étions sur le point d'ouvrir une agence bancaire en France et aussi sur le point de lancer une compagnie aérienne du nom de Rym Airlines.» Abondant dans ce sens, M.Kharoubi a qualifié cette décision unilatérale «d'abus de pouvoir cachant des intentions de casser notre banque», précisant que «le blocage pourrait entraîner des manifestations de la part de nos clients alors que la justice est en train de trancher le différend opposant la BEA et la BCIA d'Oran». Dans une lettre adressée au gouverneur de la Banque d'Algérie, M.Kharoubi a invité ce dernier à «lever cette mesure arbitraire» de même que dans d'autres correspondances, «il interpelle le président-directeur général de la BEA sur le non-fondé de cette initiative, s'appuyant sur l'article 414 du Code du commerce qui prescrit l'annulation des effets après 48 heures». Dans cette même lettre, M.Kharoubi a fait remarquer que «l'agence yougoslave BEA d'Oran a pris l'initiative d'escompter, sur un seul client, des montants faramineux dépassant les pouvoirs d'un directeur d'agence ou de région pour permettre à ce client d'ouvrir des lettres de crédit pour diverses importations de l'étranger qui n'ont jamais été livrées à nos clients». Ajoutant: «Ce même client aurait dissimulé des marchandises au nom d'une société écran à Oran (dénommée Codipalor) et dont nous sommes disposés à vous communiquer les coordonnées afin de faire opposition et garantir votre créance». En date du 21 mai et précédemment à cette lettre, le P-DG de la BEA a été destinataire d'un autre pli dans lequel M. Kharoubi a souligné «l'incident survenu entre l'agence BEA Yougoslavie d'Oran et la BCIA Gambetta sur la question du rejet des traites présentées par la BEA pour le compte de la Sarl Sotrapla et Fouatih & Nebia», précisant: «Ces traites ont été rejetées à la suite d'une ordonnance prise par le tribunal; par conséquent, cet incident de paiement dont nous ne sommes pas à l'origine ne saurait affecter la crédibilité de notre signature commerciale qui est respectée pour tout autre paiement à l'exclusion des sociétés précitées.» M.Kharoubi s'interroge sur les raisons de cette initiative puisque «la Sarl Fouatih & Nebia s'est engagée, dans une lettre, à honorer les effets retournés par la Bcia et selon l'échéancier, dégageant ainsi la responsabilité de la Bcia». M.Kharoubi ne comprend pas pourquoi «les chèques émis par notre banque au profit des clients de la BEA sont refusés», mettant en exergue «les difficultés de la Bcia à faire face à la demande des clients et à l'exploitation de notre banque ainsi qu'au financement de la compagnie aérienne que nous comptons lancer après l'acquisition d'un certificat d'exploitation partiel émis par le ministère des Transports et certifié par le directeur de l'aviation civile et de la météorologie et après l'obtention d'un AOC définitif». A ce titre, le président de la Bcia a déclaré: «Notre banque ne peut faire face à la facture d'un montant d'environ 5 millions de dollars US relatif aux prestations des services effectués sur les aéronefs acquis auprès de Spectrum Aerospace SAL, devant procéder à leur maintenance avant leur vente». En filigrane, le président de la Bcia ne compte pas baisser les bras «en déposant plainte et exigeant des dommages et intérêts pour l'énorme préjudice causé à sa banque sauf si les responsables de la BEA et des banques publiques acceptent l'une des multiples invitations à se réunir autour d'une table pour trouver un compromis» et, dans le sillage, il «invite les clients de sa banque à prendre patience jusqu'à la solution du problème»...