La coopération entre Alger et Washington est-elle restée au stade du discours ? Retiré de la liste additive des organisations terroristes à démanteler, établie par l'Administration américaine en décembre 2001, le GIA vient d'être replacé dans le collimateur des ser- vices US. Le département américain du Trésor a publié, hier, l'identité de 17 personnes qu'il affirme être liées au réseau terroriste d'Al-Qaîda, afin d'en geler les avoirs. Au sein de ce groupe, 16 individus sont membres du Groupe islamique armé (GIA) algérien, qui, selon les autorités américaines, fait partie de la nébuleuse Al-Qaîda. Le 17e, Abdelghani M'zoudi, est un membre de la cellule de Hambourg (Allemagne) qui a planifié les attentats du 11 septembre 2001 contre New York et Washington. Outre M'zoudi, figurent sur cette liste Youssef Abdawi, Amin Mohamed Akli, Mehrez Amdouni, Mohamed Ben Shibeb Ayari, Mundher Baazawi, Lionel Dumont, Amer Ben Moussa Es-Saâdi, Rashid Fettar, Hedili Ben Brahim Hamami, Khalil Jarraya, Habib Ben Mounir Jarraya, Fawzi Jendoubi, Rebai Ben Fathi Mnasri, Najib Ouaz, Hosni Ahmed Rarrbo et Nedal Saleh. Les noms des 17 individus ont été communiqués aux Nations unies qui pourraient s'associer à la même démarche en oeuvrant également pour le gel de leurs avoirs. Par cette annonce, les Etats-Unis ont souligné qu'ils s'associaient à l'Allemagne et à l'Italie, deux pays qui ont décidé de geler les avoirs de ces 17 personnes. La décision annoncée hier, est-elle le résultat d'une coopération entre les Etats-Unis et l'Algérie? Aucun mot n'a été soufflé dans ce sens et au moment où ce groupe sanguinaire qui serait classé en décembre 2001, «groupuscule incapable de stratégie» par les services américains, poursuit le massacre des populations notamment à l'ouest du pays. 26 personnes ont été assassinées ces deux dernières semaines à Chlef et Aïn Defla. Répondant au «Nous voulons travailler avec vous» lancé par le président américain à son homologue algérien, au lendemain des attentats meurtriers du 11 septembre, l'Algérie a affiché son entière disposition à coopérer avec les services américains dans la lutte antiterroriste. Depuis, les choses semblent stagner. La coopération ne s'est pas réellement manifestée sur le terrain et aucune extradition n'a été faite des USA vers l'Algérie. Pourtant, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 à New York, la mobilisation contre «les réseaux financiers du terrorisme» s'est mise en branle avec une logistique qui n'a rien à envier au déploiement militaire. Les autorités financières des pays occidentaux ont passé au crible une liste de 180 noms établie par le FBI. Elle est le pendant de la liste des 37 organisations islamistes, dont George W.Bush a exigé le gel des avoirs bancaires. Le 24 septembre 2001, les autorités américaines avaient pris la décision de geler les avoirs du Gspc, en même temps que ceux de 26 autres personnes ou organisations (dont le GIA, Al-Qaîda, le Groupe Abu Sayyaf, le Mouvement islamique d'Ouzbékistan, etc.). Cette décision s'inscrit dans la stratégie visant à tarir le financement du terrorisme et fait suite à plusieurs autres décisions du même ordre à l'encontre de différentes organisations. Plus de 160 pays s'associent actuellement à ces mesures. 122 millions de dollars au total auraient déjà été gelés depuis le 11 septembre. Le nombre d'individus ou entités accusés d'être des «financiers de la terreur» a atteint, aujourd'hui, 234.