Un espace de quelques mètres carrés à peine, qualifié pompeusement de «F2», sert de toit à la «petite nombreuse» famille de six personnes de S. Ismaïl, puisque c´est de lui qu´il s´agit. La pseudo-habitation, qui abrite à Baïnem, au 20 rue Lakhal-Abdelaziz, cette famille composée de quatre enfants, dont deux adolescents de 15 et 12 ans, ainsi que des jumelles en bas âge (3 ans et demi) et du couple Ismaïl, se trouve, proprement dit, accrochée à un rocher surplombant directement la mer et de façon dangereuse à plusieurs titres. La plus dangereuse est la menace réelle d´écroulement due à des infiltrations des eaux de pluie à travers la jointure de la ceinture en béton du toit, un ouvrage qui date depuis l´ère coloniale. Ce lieu a été pourvu d´une «attestation de sinistré» depuis le 10 novembre 2001.La famille de Ismaïl, vit dans ce «mouroir» depuis plus de 15 ans. Les deux adolescents dorment dans une espèce de réduit d´à peine un mètre et demi de large sur deux lits de fortune superposés. Cet espace sert, faute de mieux, de débarras où s´amoncellent tous les objets déplacés de la pièce inondée. Il est inutile de préciser que les études de ces deux adolescents sont plus que perturbées par cette situation précaire. Impossible pour eux de faire sereinement leurs devoirs ou de réviser leurs leçons ni d´améliorer, un tant soit peu, leurs connaissances à travers la télévision par exemple. Chaque année, des travaux de réfection coûteux s´imposent pour «espérer» passer l´hiver suivant, quelque peu à l´abri, et afin de pouvoir utiliser le coin cuisine, fortement dégradé, et qui se trouve dans un état lamentable tant l´humidité et le ruissellement des eaux «dévorent» tout. Du reste, ce misérable logis servait, faut-il le rappeler, de cabanon d´été, ou plutôt d´abri pour les pêcheurs du week-end, pendant la colonisation. Ce n´est guère un logement proprement dit. Jugez-en: une porte laissant passer des écoulements d´eaux de pluie en cheminant par un escalier abrupt qui descend jusqu´au logis. Souvent, ce sont des eaux usées ou malpropres qui proviennent de la chaussée se trouvant en amont de la falaise sur laquelle sont perchés ces quatre murs lézardés, laminés et profondément rongés par l´humidité que répand la mer si proche, en contrebas. Les jumelles, quant à elles, partagent ce qui reste, c´est-à-dire la chambre parentale avec tous les désagréments liés à la promiscuité pour le moins, gênante. Un semblant de pièce n´est quant à elle, ni habitable ni utilisable pour quoi que ce soit, au vu des infiltrations d´eaux de pluie qui l´inondent provenant de la ceinture du plafond, pourtant construite en béton. Une aide dérisoire avait été attribuée à S. Ismaïl pour effectuer des travaux dont le coût dépasse largement son modeste revenu, même avec l´aide de l´APC.