serait-il devenu la conscience suprême de l'Algérie indépendante ? Abdelkader Hadjar, nous dit-on, sauterait de joie, si on lui susurrait dans le creux de l'oreille qu'il est l'homme sans lequel le parti du FLN, à travers toute l'Algérie, aurait probablement mis plus de temps à se rendre compte que le chemin qui le sépare de la prochaine présidentielle sera pavé de chausse-trappes et de coups fourrés. Il y a une quinzaine de jours, la presse, pratiquement à l'unanimité, dépeignait Hadjar comme le «cerveau» des opérations de harcèlement dirigées contre certaines mouhafadhate pour les «gagner» à une cause autre que celle de Ali Benflis. N'ayant pas pu recruter parmi les militants du FLN authentiques, il ordonna à ses acolytes de Mostaganem, Bel Abbes, Mascara et Tiaret de se débrouiller pour recruter, s'il le faut, dans les milieux les plus nauséabonds de ces villes. Le comble c'est qu'il fut entendu et ses complices, habitués des milieux interlopes des grandes villes qu'on vient de citer, n'ont pas hésité à aller au charbon pour le satisfaire. Inaugurant la première attaque contre la mouhafadha de Mostaganem, il y a quelques semaines, si Affif, émule attitré de Tou et de Hadjar, crut avoir inventé la ruse de sa vie en allant recruter dans le milieu des sourds-muets pour attaquer la mouhafadha de Mostaganem. De cette façon, si des enquêtes judiciaires étaient diligentées, il n'en découlerait aucun préjudice le concernant, du moment qu'un sourd et muet n'est pas censé parler. Résultat: un cuisant fiasco. L'objectif visé par les attaques contre les mouhafadhate des villes énumérées plus haut, ressort comme par hasard, du même mode opératoire, sauf qu'au lieu de recruter chez les sourds-muets, ses complices sont allés puiser dans l'arrière-ban des quartiers malfamés. D'où, l'usage de chiens enragés qu'on avait réussi à dresser à dessein pour causer le plus de dégâts possible... La seconde fois, les comploteurs recrutèrent des émigrés clandestins originaires d'Afrique subsaharienne; et la troisième des repentis au risque de provoquer des retours précipités au maquis qui, du coup, renfloueraient les rangs des groupes armés intégristes en net recul depuis la reprise en main des maquis par l'ANP décidée à en finir avec le terrorisme une fois pour toutes. Après quatre ou cinq échecs, Hadjar tente sa chance auprès des médias, notamment, El-Khabar et El-Youm où il se met à déblatérer sur Ali Benflis et certains services de l'Etat, comme le DRS. Abdelkader Hadjar serait-il devenu la conscience suprême de l'Algérie indépendante pour se lancer ostensiblement dans une guerre contre le FLN parce que «Môssieur» estime que les résultats du 8e congrès ne correspondent pas à ses desiderata? Hadjar désire-t-il entrer en démocratie ou rester au moyen-âge? Inclinant pour le moyen-âge, on se demande ce qu'il est allé représenter à Téhéran: des intrigues et des marchandages ou une diplomatie digne du combat pour la libération du FLN? On croyait Hadjar futé, finalement il ne fait que dans le remake. On l'avait assimilé au «cerveau» d'une entreprise de désarticulation du parti du FLN en bonne et due forme, on s'est aperçu qu'il n'a même pas compris qu'il a fait chou blanc à l'Ouest, c'est-à-dire dans le fief même de ses commanditaires. Instrumentalisé de longue main par des gens de M'sirda, Hadjar arrivait de Téhéran prêt à conquérir toutes les mouhafadhate du parti du FLN au nombre de 56 couvrant l'étendue du territoire national. Ayant cru en lui, ses commanditaires lui fournissent argent et logistique pour recruter et lancer ses prédateurs à travers les représentations du FLN pour tuer dans l'oeuf, la «nahda» du Parti de la libération nationale inspirée depuis deux ans par Ali Benflis. Grâce à cette démarche, Hadjar et ses «spahis» ne visaient qu'un but: évincer Benflis et ses militants et transformer le prochain congrès extraordinaire chargé de désigner le candidat du parti du FLN à la présidentielle de 2004, toute proportion gardée, en «serment du jeu de paume». Cela étant, il n'était nullement dans l'intention de ses commanditaires de faire comme si de rien n'était, après l'échec cuisant qu'il vient de subir, sans s'interroger sur l'avenir de cette guéguerre pour le moins humiliante pour l'Algérie. Une affaire à suivre prochainement dans...les tribunaux !