Les insurgés ne perdent pas espoir et continuent de résister Ligue arabe, Union africaine, Union européenne discutent pour le moment séparément - avant de se retrouver en sommet dans un proche avenir - sur la situation prévalant en Libye où le régime d'El Gueddafi livre la guerre à un peuple désarmé. La situation ne se décante pas en Libye, les choses ayant tendance à s´enliser, aucune des deux parties ne parvenant à prendre l´ascendant sur l´autre, même si la propagande du régime El Gueddafi affirmait hier avoir «récupéré 90%» de l´est du pays. Mais à Benghazi, les insurgés ne perdent pas espoir et continuent à résister alors que de nouveau volontaires rejoignent la résistance défiant El Gueddafi, même s´ils ne disposent quasiment pas d´arme pour faire face à l´offensive déclenchée par les forces loyalistes.Les insurgés se battent avec les moyens de bord faisant montre d´une foi incroyable dans leur cause au moment où El Gueddafi lance contre eux son aviations, ses chars et ses blindés pour, comme il le claironnait en début de semaine, «nettoyer» le pays «def-def», «dar-dar» «zanga-zanga»...Alors qu´une tragédie se déroule à ciel ouvert en Libye, la communauté internationale se concerte ne sachant toujours pas quelle priorité donner à son action. L´intervention militaire directe et/ou la création d´une zone d´exclusion sont ainsi au centre du débat, à commencer par celui engagé dans l´après-midi d´hier au Caire au siège de la Ligue arabe. L´UA met en place un panel de cinq présidents Les présidents de Mauritanie, du Congo, du Mali, d´Afrique du sud et d´Ouganda ont été chargés d´animer un comité de haut niveau de l´Union africaine pour contribuer à trouver une issue au conflit en Libye, a annoncé hier l´UA. L´Union africaine a chargé ce comité «de prendre contact avec toutes les parties en Libye, de faciliter un dialogue ouvert entre elles, et de prendre contact avec les partenaires de l´UA dans le cadre des efforts en cours en vue d´une résolution rapide de la crise en Libye», indique un communiqué de l´organisation continentale. Les cinq présidents membres de ce comité sont Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Denis Sassou Nguesso (Congo), Amadou Toumani Touré (Mali), Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Yoweri Museveni (Ouganda), auxquels s´ajoute le président de la Commission de l´UA Jean Ping. «Des consultations sont engagées pour que le comité commence ses travaux de façon urgente», précise le communiqué. Le Conseil de paix et de sécurité de l´UA réuni jeudi à Addis-Abeba avait décidé de créer un tel comité. L´institution réunissant 15 Etats membres de l´UA avait appelé à des «réformes politiques» en Libye, mais avait également défendu «le respect de l´unité et de l´intégrité territoriale de la Libye» et rejeté «toute forme d´intervention militaire étrangère» dans ce pays. Ainsi, onze ministres des Affaires étrangères participent à la réunion en présence du secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, dont ceux de Jordanie, d´Arabie saoudite, du Qatar et d´Egypte. La Libye exclue le 2 mars de la Ligue, ne sera pas représentée. Toutefois, juste avant l´ouverture de la réunion, le Conseil national de transition libyen (CNT) a demandé à la Ligue arabe de le reconnaître en tant que représentant de la Libye et de donner son accord à une zone d´exclusion aérienne. C´est de fait l´un des points qui allaient être débattus à la Ligue pour indiquent des sources proches de la réunion, «empêcher le régime (d´El Gueddafi) d´utiliser son aviation dans la répression» Dans une interview à l´hebdomadaire allemand Der Spiegel, le secrétaire général de l´organisation panarabe, Amr Moussa a plaidé pour une telle mesure (une zone d´exclusion), en souhaitant que la Ligue «joue un rôle» dans sa mise en place. Sur cette question de zone d´exclusion, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, ne semble guère convaincu de son efficacité ne cachant pas son scepticisme, affirmant: «La question n´est pas de savoir si nous ou nos alliés pouvons le faire. Nous le pouvons» (...) «La question est de savoir s´il est sage de le faire, et la discussion est en cours au niveau politique» a-t-il ajouté.Dans ce contexte, Européens et Américains, qui semblent avoir rapproché leurs points de vue sur la Libye, accentuent leur pression sur le régime de Tripoli évoquant l´éventualité de l´utilisation de «toutes les options» possibles. Toutefois, autant la Ligue arabe que l´Union africaine sont totalement opposées à une intervention militaire étrangère en Libye. Mais c´est la France qui reste la plus engagée dans le problème libyen, jusqu´à faire dire au président Sarkozy que «s´il n´y a pas de mandat (de l´ONU) et qu´il y a une demande régionale et libyenne, nous verrons à ce moment-là», nuançant cependant son propos en poursuivant «un mandat des Nations unies est nécessaire, c´est préférable», a-t-il déclaré ce qui amena son chef de la diplompatie, Alain Juppé, à rectifier le tir en déclarant hier que la France défend une position «très claire» quant à la nécessité d´un mandat de l´ONU comme préalable à toute opération militaire en Libye. Parmi les «conditions» à l´option militaire en Libye figure «un mandat des Nations Unies: là-dessus les choses ont été très claires, les déclarations du président de la République sont explicites sur ce point», a assuré M.Juppé en marge d´une réunion avec ses homologues à Gödöllö (Hongrie, Budapest assurant actuellement la, présidence tournante de l´UE).