La proximité avec le Maroc, le plus grand pourvoyeur de hachich au monde, explique cette prolifération du côté de l'ouest. L´Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onlcdt) a demandé une étude sur le phénomène. Elle a été effectuée par le Centre national d´études et analyses pour la population et le développement (Cneap), à la fin 2009 et au début de 2010 sur un échantillon de 9240 ménages répartis sur 46 wilayas. Cette étude révèle que la consommation de la drogue fait des ravages dans deux régions: il s´agit de l´ouest et du sud du pays. En dépit de sa faible densité de population, le Sud enregistre le plus de cas de consommation de drogue et autres substances psychoactives. Un fait qui pourrait s´expliquer par un fort taux de migration des populations, notamment celles venant des région du Sahel. N´ayant ni travail ni ressources, ces populations s´adonnent à tout genre de trafics, dont la drogue, pour survivre. S´agissant de l´Ouest, la prolifération de la drogue s´explique par la proximité avec le Maroc, le plus grand pays pourvoyeur de cannabis dans le monde. 61 kg de kif saisis par la gendarmerie Une tentative d´acheminement d´environ 61 kg de kif traité a été déjouée dans la nuit de samedi à dimanche dans la commune de Béni Boussaïd (Tlemcen), dans l´extrême ouest du pays, par les gardes-frontières, a-t-on appris auprès du commandement du 2e groupement régional de la Gendarmerie nationale, dont le siège est basé à Oran. La drogue, destinée à être livrée dans une zone de la commune de Béni Boussaïd, était dissimulée dans des sacs, a indiqué la même source, ajoutant que 7000 litres de gasoil, deux voitures haut de gamme et des appareils de communication, ont été également saisis durant la même nuit dans la commune de Sidi Boudjenane relevant de la daïra de Bab El Assa (Tlemcen). Les brigades des gardes-frontières, relevant du commandement du 2e groupement régional de la Gendarmerie nationale, avaient saisi, l´année dernière, dans des opérations diverses, plus de 27 quintaux de kif traité. Vient ensuite l´est du pays comme grand consommateur de drogue. En revanche, la région Centre reste la moins touchée par ce fléau. La même enquête a démontré que 2,15% de la population sondée a touché à une ou plusieurs substances psychoactives, dans sa vie, et les hommes représentent 3,50% et 0,50% pour les femmes. D´autre part, la même étude révèle que 302.967 personnes sont consommatrices de drogue en Algérie qui se situerait à un niveau les moins élevés en comparaison d´autres pays arabes. Malgré tout, cette situation «ne réduit en rien l´importance de la consommation de cannabis et des risques relatifs à la drogue en Algérie», commentent les enquêteurs. 180.000 personnes sur plus de 300.000 sont dans la tranche des 20 et 39 ans. Environ 94.438 drogués sont des personnes âgées de 40 ans ou plus, alors que 24.675 autres sont âgées entre 16 et 19 ans, et 3175 sont âgées de 12 à 15 ans. La prévalence annuelle pour le cannabis est de 0,6% pour l´Algérie, dont 1,06% chez les hommes et 0,03% chez les femmes. La recherche s´est penchée sur la manière dont les parents tentent de dénouer la situation et révèlent que 53,29% des chefs de ménage optent pour le dialogue avec leurs enfants, 10,18% pensent qu´il est préférable de les confier à des spécialistes et 7,85% pensent qu´une prise en charge à l´hôpital reste la meilleure formule. Pour ce qui est de l´issue à proposer aux toxicomanes, 56,82% estiment que les soins sont les plus appropriés pendant que 22,58% songent à l´aide, alors que 14,40% préconisent la sanction ou la prison. Dans la recherche de meilleures méthodes de sensibilisation et de sources d´information, l´étude a confirmé que la télévision reste pour 35,20% la source principale de l´information sur la drogue, et 19,83% ont estimé que le milieu médical est le plus adéquat. D´autres sources tels le Web, l´école, la presse, la mosquée ou encore la famille et les amis, ont été évoquées.