Tout le monde semble, aujourd'hui, convaincu que l'idée d'une redéfinition des objectifs, des efforts et des responsabilités syndicales relèvent d'une nécessité absolue. Mais les divergences de vue et les conflits d'intérêts sont à l'origine d'une crise de leadership, notamment au sein de l'UGTA de Tiaret où le paradoxe traîne depuis près de trois ans déjà. Sinon, comment pourrait-on concevoir assister, durant toute cette période, à ces tirs aux boulets rouges entre ceux qui sont censés défendre les droits des travailleurs dont la situation est dramatique? Vingt-neuf entreprises enterrées et plus de 8.000 travailleurs mis au chômage forcé... Et les compères de la prestigieuse (... !) organisation syndicale ne semblent préoccupés que par la tenue du congrès. Autrement dit, le souci majeur de ces milieux est la course au fauteuil. Cependant, les dernières réactions émanent du bureau local de Tiaret qui avait organisé, la semaine dernière, un sit-in devant le siège sis à la place du 17 Octobre où environ deux cents-syndicalistes et travailleurs avaient haussé le ton sur les carences qui prévalent au sein de la famille et qui ne favorisent ni l'imagination ni l'initiative dans la vie socio-économique. Ces derniers, dans une déclaration destinée à la Centrale syndicale et aux autorités locales, ont pointé un doigt accusateur sur la composante de la commission de préparation du congrès dont la tenue tarde à venir, disent-ils. La même commission que les manifestants prennent pour irrégulière est accusée, par le biais de ce manifeste, d'avoir négligé la masse des travailleurs et se plaît à garder les rênes. Pour leur part, les membres de ladite commission ont, juste après ce sit-in, dressé un rapport qui devrait être remis à l'organisation de Sidi Saïd.