Le chef de la diplomatie française a estimé que la proposition marocaine constituait une «base de négociations sérieuse et crédible» pour mettre fin au conflit du Sahara occidental. Le nouveau ministre français des Affaires étrangères a commis son premier gros impair dans le dossier du Sahara occidental. Il nie les violations que subissent régulièrement les militants sahraouis des droits de l´homme. «Je ne connais aucun rapport d´aucune ONG internationale sérieuse qui ait fait état de violations des droits de l´homme au Sahara occidental...», a déclaré le 30 mars le patron du Quai d´Orsay lors d´un débat au sein du Palais Bourbon qui avait pour thème «Europe et Méditerranée». Il venait de répondre à une question du député communiste de Seine-Maritime, Jean-Paul Lecoq: un des témoins incontournables du black-out imposé par les forces d´occupation marocaines suite à l´attaque du camp de Gdeïm Izik. Lors de l´arrivée du parlementaire français à l´aéroport de Casablanca, le 7 novembre 2010, Jean-Paul Lecoq a eu droit un comité d´accueil musclé. «J´ai été arrêté par la police qui m´a dit que la zone était interdite. On m´a demandé mon passeport. Deux heures plus tard, on me l´a redonné avec un billet de retour direct pour Paris. Il est inadmissible qu´on empêche des parlementaires d´aller voir ce qui se passe à El Ayoun», avait expliqué le député qui s´était étonné du silence de l´ambassade de France durant son bref séjour marocain. «Etais-je donc un député gênant pour le Maroc comme pour la France?», s´était interrogé l´élu du Palais Bourbon. L´Hexagone s´est muré dans un mutisme qui en dit long sur la passivité du gouvernement français dans la répression subie par le peuple sahraoui... «La France...attend le résultat des investigations marocaines concernant notamment les victimes civiles, pour se prononcer», s´est contenté de déclarer le 16 novembre 2010, lors d´un point de presse, Christine Fages, porte-parole adjointe du Quai d´Orsay. Une autre manière de fermer les yeux sur les violations des droits de l´homme pourtant dénoncées par l´Amdh, l´Association marocaine des droits de l´homme. «Il apparaît, à partir des déclarations de quelques citoyens, de détenus libérés, des affirmations de leur défense ou des constations in visu des membres de la commission, que les détenus ont fait l´objet de différentes formes de torture, de traitements inhumains et dégradants: coups, insultes, diffamations, bandage des yeux, interdiction de sommeil, urine sur eux et menaces de viol», avait indiqué le résultat de l´enquête de l´ONG marocaine. «M.Lecoq a évoqué avec beaucoup de sévérité ce qui se passe au Maroc», a déclaré le nouveau ministre des A.E. mercredi dernier devant les députés français. Exit le rapport de l´Amdh qui accable les forces d´occupation marocaines. Le chef de la diplomatie française l´occulte pour probablement faire plaisir à son ami le roi. «Nous pensons que le Maroc a fait des efforts considérables, en proposant notamment un statut d´autonomie qui lui permet de se diriger vers ce que souhaitent les Nations unies» a ajouté le successeur de Michèle Alliot-Marie. Alain Juppé réitère le soutien de la France au plan marocain d´autonomie. Une cerise sur le gâteau pour Mohammed VI.