«J'encourage toujours les hommes d'affaires américains à venir en Algérie pour dépasser l'idée souvent biaisée qu'ils ont de ce pays.» Ce ne sont pas les géants américains qui étaient absents à ce rendez-vous international: le constructeur Boeing, Coca-Cola, Xerox et Anadarko ont répondu présent. Ce sont les business «women» qui étaient presque totalement absentes. En fait, la face a été sauvée pour l'oncle Sam par une Texane. Brenda Smith appartient à cette catégorie de pleines d'entrain et de vivacité. C'est la seule femme américaine responsable d'une compagnie, Global Commodities Group, qui a exposé à la 36e édition de la Foire d'Alger parmi la quarantaine d'entreprises US présentes à cette manifestation. Implantée au Texas, Global Commodities Group est spécialisée dans la fourniture d'équipements industriels et produits US qu'elle exporte dans tous les pays du monde en plus de l'approvisionnement de l'Armée américaine. Convaincue dès son jeune âge qu'elle ne peut réussir que par le business, Brenda Smith a fait son expérience dans le domaine à l'âge de 27 ans, en créant une agence de voyages. En 1983, elle rachète deux autres agences et devient la première compagnie qui décroche un contrat de trois millions de dollars auprès du gouvernement américain pour atteindre un capital de 20 millions de dollars la même année. Cette Texane aux cheveux blonds, est à sa cinquième visite à Alger: «J'aime bien le Nord africain, c'est ma place favorite dans le monde même en dehors du business», a-t-elle déclarée. Elle ajoute: «Quand je suis venue pour la première fois en Algérie, mes idées ont vraiment changé et je suis surprise de trouver un peuple chaleureux et accueillant». La volonté de développer et de diversifier les transactions commerciales entre l'Algérie et les Etats-Unis dans les domaines hors-hydrocarbures est aisément perceptible chez cette femme de cinquante ans. Des entreprises privées algériennes ont pris contact avec Global Commodities Group en vue d'établir un partenariat. On cite à ce propos, le Royal Mondial, une compagnie spécialisée dans l'industrie plastique implantée à El Oued. «Après les événements du 11 septembre des Américains me demandaient pourquoi je partais dans un pays où il y a le terrorisme, je répondais que chaque pays a ses propres problèmes et, à chaque fois, je les encourage à venir voir les choses de plus près sur le terrain et leurs idées vont changer. En ce qui me concerne, je retrouve une seconde jeunesse.» Le pavillon réservé aux compagnies américaines a connu un afflux remarquable de la part des visiteurs algériens lors de cette 36e Foire. Un fait que Brenda a relevé avec beaucoup d'intérêt : «J'étais surprise par l'intérêt que nous avons suscité auprès des Algériens, c'est un signe qui veut dire que toutes les opportunités sont ouvertes aux compagnies américaines d'ailleurs nous avons établi plusieurs contrats entre lesquels nous serons obligés de choisir et j'avoue que le choix ne sera pas facile». Notons enfin que les opérations économiques algéro-americaines ont atteint en 2002 le montant de 4 milliards de dollars (en majorité des hydrocarbures). Des investissements qui devraient connaître une augmentation importante au cours des prochaines années à voir l'engouement et la disponibilité exprimés de part et d'autre.