L'indépendance du système judiciaire et le respect du droit sont des préalables pour promouvoir l'afflux des capitaux. La mise en place de textes de loi mettant sur un pied d'égalité les investisseurs algériens et étrangers n'est pas suffisant pour promouvoir et encourager les investissements directs dans notre pays. Le constat est fait par M.Kamil Mikail, expert en la matière, dans son intervention, hier, à l'occasion du séminaire sur l'optimisation des Investissements directs étrangers (IDE) en Algérie, et ce, à l'hôtel Sheraton. Pour preuve, en dépit des avantages accordés par l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), les investissements directs sont en deçà des objectifs fixés, hormis bien sûr dans le secteur des hydrocarbures. «Il est vrai que la législation algérienne est plutôt souple sur cette question surtout après les révisions apportées sur le code de l'investissement, mais il faut savoir que ce qui intéresse l'investisseur, c'est surtout l'environnement politico-économique du pays», précise M.Mikail. Plus explicite, il citera le respect du droit, l'indépendance du système judiciaire, la stabilité du cadre, la visibilité et la lisibilité de l'action publique. Un dernier point important, c'est la confiance entre l'Etat et les milieux des affaires nationaux. «C'est cette connivence, précise le conférencier, qui va inciter les IDE à prendre le relais et espérer bénéficier de ces avantages sans discrimination.» Ce climat est-il installé en Algérie? L'expert répond plus loin, à cette question, en citant «un exemple concret». Il s'agit de «l'affaire Khalifa». Sur ce point, il a soulevé les questions suivantes: fallait-il bloquer ses opérations commerciales en novembre? Avons-nous besoin d'une deuxième compagnie aérienne? Fallait-il appliquer la sanction de l'Etat ou recourir à la solution économique, en pénalisant les personnes et en sauvant le groupe? «Il ne s'agit pas, atteste M.Mikail, de critiquer une quelconque démarche, mais il est question de définir clairement les politiques et les choix.» Sur un autre chapitre, il a été rappelé hier devant les experts étrangers, que le cadre macroéconomique en Algérie est bon, en dépit d'un taux de chômage qui avoisine les 28%. Ce cadre est plutôt rassurant pour les investisseurs potentiels. A titre d'indice, il a été relevé la hausse du taux de croissance qui passe de 2% en 2001 à 4 % en 2002, la crise de l'endettement est dépassée, les taux d'intérêts à court terme ont descendu, le processus de réforme est engagé. «Cela reste insuffisant, une simple comparaison avec nos voisins doit nous pousser à prendre les mesures politiques nécessaires.» L'urgence doit être accordée à la réforme de la sphère financière, à travers notamment l'incitation des banques privées à accompagner les investissements. Sur un autre chapitre, les intervenants ont soulevé un point des plus importants relatif aux conséquences du séisme du 21 mai sur la croissance, remarquée et remarquable, enregistrée dans le secteur du bâtiment. En s'interrogeant : la relance du secteur ne va-t-elle pas casser la dynamique d'épargne?