Le président Bouteflika a choisi la date du 15 avril pour s´adresser à la nation hier. Ce n´est pas par hasard. C´est le 15 avril 1999 qu´il a été élu, pour sa première mandature, à la magistrature suprême. 12 ans, jour pour jour, pour faire une sorte de bilan de ce qui a été réalisé depuis. En matière de sécurité, avec le retour de la paix. Pour la réconciliation nationale. Période durant laquelle il a fallu reconstruire ce qui a été détruit grâce à deux programmes d´investissements publics (celui qui est en cours est le troisième). Il a fallu rattraper les retards accumulés en matière de logements (un million d´unité tous les cinq ans). Il a fallu faire reculer le chômage. Une période durant laquelle a pu être réglée par anticipation la dette extérieure de notre pays. Et bien d´autres réalisations comme les infrastructures de base et l´eau (que le Président n´a pas mentionné dans son discours). Voilà, survolées, les réalisations des 12 dernières années. Le Président de la République ne s´en contente cependant pas. «Peut-on (pour autant) affirmer que tout va pour le mieux?» s´est-il interrogé. «A l´évidence, non!» reconnaîtra-t-il. Il lui reste ce grand fléau de la corruption à combattre. Là, il demande la participation de tous les Algériens. Seul, il ne pourra rien, en effet. Il promet, avec la participation de tous, «le renouveau dans un climat de liberté, de paix et d´entraide». C´est là que l´on retrouve la même tonalité que celle qui prévalait dans son discours d´investiture de 1999. Il dresse une feuille de route où il a inscrit une profonde révision de la Constitution. Mais avant, il prévoit la révision de la loi électorale «aux normes les plus modernes des démocraties représentatives». Une loi définira les «cas d´incompatibilité avec le mandat parlementaire». Une autre pour la «représentation des femmes dans les assemblées élues». Il y aura également la révision de la loi relative aux partis politiques. Celle des associations. Le Code de wilaya sera aussi révisé. Création de chaînes télé thématiques spécialisées ouvertes à toutes les opinions. Charte déontologique sur l´information et dépénalisation du délit de presse. Tout ceci devra se faire en une année, c´est-à-dire avant les prochaines échéances électorales (législatives et municipales en 2012). Vaste chantier à réaliser au pas de charge, en effet. Une période s´est écoulée, une autre s´ouvre. Aussi ambitieuse. Pleine de défis. Parlant de la situation internationale et des crises vécues par plusieurs pays arabes, le Président rappellera que «l´Algérie a engagé, depuis plus de deux décennies, un pluralisme politique pour lequel le peuple a payé un lourd tribut, sans aide ni assistance de quiconque de par le monde». Pour avertir ensuite que «nul n´a donc le droit de réinstaller, d´une façon ou d´une autre, la peur dans les familles algériennes...(ou) l´inquiétude de toute la nation sur l´avenir de l´Algérie, son unité, son indépendance et sa souveraineté nationale». Le message du Président est clair. L´Algérie s´est relevée seule de la tragédie qui l´a frappée. Elle est donc capable de tenir le pari qu´elle pourra aller «vers le renouveau» que promet le Président de la République «avec le soutien des citoyennes et des citoyens» précise-t-il. C´est un message d´espoir et d´efforts qu´a délivré le Président, hier soir, à la nation.