Il fait de la réconciliation nationale le leitmotiv politique de sa prochaine mandature. Dans son discours prononcé hier à l'occasion de l'annonce officielle de sa candidature, le président de la République a défendu le bilan de sa première mandature. Ainsi le chef de l'Etat a tenu à rappeler la situation où se trouve l'Algérie. «En 1999, le pays était confronté à une situation d'insécurité qui n'a épargné aucune famille algérienne (...) la restructuration de son économie a été à l'origine d'un énorme retard que l'Algérie a accumulé.» L'occasion pour Bouteflika de louer les mérites de son action à la tête de l'Etat en revendiquant la victoire contre le terrorisme, grâce à la concorde civile. A ce propos, Bouteflika s'adresse aux opposants à sa démarche réconciliatrice: «Tu ne sortais pas de chez toi après six heures du soir!» Et au président de la République d'insister fortement sur la réconciliation nationale, dont il semble faire le leitmotiv politique de sa prochaine mandature en cas de victoire. «J'irai à la réconciliation nationale!» déclare-t-il sous un tonnerre d'applaudissements. Cela tout en rappelant la nécessité de la poursuite de la lutte anti-terroriste, avec en prime, un hommage appuyé aux services de sécurité et à leur tête l'ANP. Bouteflika assume donc pleinement la politique de la concorde et en fait même une promesse électorale tenue. L'autre promesse faite au peuple algérien et dont le chef de l'Etat estime tenue est la relance économique. Il prend, à cet effet, Belaïd Abdessalam à témoin du travail accompli dans ce domaine durant sa mandature en affirmant que «l'Algérie est devenue un immense chantier». Répondant à ses détracteurs qui l'accusent d'avoir passé l'essentiel de son mandat à l'étranger, Bouteflika qui s'appuie sur le fait que «le spectre du chômage commence à reculer», considère cet état de fait comme l'une des victoires de sa première mandature, au même titre d'ailleurs que les «centaines de milliers de familles qui ont eu leurs logements». Au plan économique toujours, le président de la République n'omet pas de signaler que «la croissance se renforce de jour en jour, malgré les catastrophes vécues par le pays». Il les cite, pour ce faire, une à une et s'attarde sur le séisme de Boumerdès en relevant le relogement des sinistrés en quelques mois, comme un fait éminemment positif de sa mandature. Poursuivant sur les réalisations faites sous son mandat, le chef de l'Etat n'a pas cru bon de s'attarder sur les grandes réformes, engagées au lendemain de son investiture à la tête de la République. Il reste très vague sur les réformes de l'éducation, de la justice et des structures de l'Etat, rappelant seulement la nécessité de les poursuivre. Ce qui n'a pas été le cas en ce qui concerne le retour de l'Algérie sur la scène internationale où, sous des applaudissements nourris, il souligne le fait que «l'Algérie représente une destination économique attractive», comme pour affirmer les dividendes tirés par le pays «grâce» à ses multiples déplacements à l'étranger. Bouteflika enchaîne sur les critiques dont il fait l'objet et rappelle que «l'Algérie ne se limite pas à Alger et elle n'est pas non plus pas dans les salons cossus de la capitale». Et c'est avec une certaine retenue, qu'il répond à ses contradicteurs: «C'est facile de laisser glisser sa plume, lorsqu'on ne connaît pas le poids de la responsabilité». Allusion sans doute aux livres au vitriol écrits à son encontre par Mohamed Benchicou et Khaled Nezzar. Quant à son programme futur, Bouteflika n'a pas estimé important de s'étaler et propose simplement la poursuite de la démarche entreprise depuis avril 1999. Seule promesse électorale faite par le chef de l'Etat concernant le statut de la femme et l'annonce d'une refonte globale du Code la famille. Quant à la crise de Kabylie, il promet de régler le problème, en insistant sur le caractère non électoraliste de ses propos. «C'est une lourde responsabilité», dira-t-il à ce propos. Enfin, avant de saluer les partis et organisations qui l'ont soutenu, Bouteflika a annoncé la collecte de plus d'un million de signatures.