Une grève générale paralyse complètement l´activité au niveau des postes privant des milliers de citoyens de leurs salaires, retraites et pensions. Pour des doléances à caractère social, les employés ne sont pas décidés à reprendre le service même minimum, tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites. Les grévistes réclament les augmentations de salaires, les primes qu´ils n´ont pas perçues depuis 2008 et le renouvellement du syndicat. Mais même à raison, l´on serait en mesure de dire au nom de quel droit prive-t-on des clients d´Algérie Poste de leur argent. La situation qui dure depuis plusieurs jours, a provoqué hier une vive tension à Constantine, ayant conduit des dizaines de citoyens à bloquer l´accès au centre-ville. «Cela fait une semaine que ma famille attend d´être nourrie, jusqu´à quand cela va durer? Il faut qu´on crève de faim?» lance un père de famille à la retraite. Beaucoup sont dans la même situation et les grévistes ne se sentent pas concernés. «Je touche 6000 DA par mois, j´ai des factures qui attendent d´être réglées je n´ai plus rien à la maison, mes deux gosses dont l´un est étudiant ne se nourrissent que de lait, encore quand il est disponible, a-t-on vraiment conscience du mal qu´on nous cause» ajoute une veuve. Les citoyens sont complètement désorientés. Cette grève des postiers d´Alger ne répond à aucun appel syndical, elle a pris de l´ampleur dans un contexte plus ou moins anarchique, qui a favorisé le mouvement dans le but évident de tirer avantage de la situation de la «générosité de l´Etat» Dans certains quartiers de Constantine par exemple, les bureaux de poste sont carrément fermés, cela contrairement à l´éthique et aux règles élémentaires de la grève qui exigent la présence du gréviste à son poste. Pour le moment, les détenteurs de cartes magnétiques se rabattent sur les distributeurs automatiques, mais jusqu´à quand?