Les usagers qui se sont rendus plusieurs fois à la gare de l'Agha sont retournés bredouilles. La crise des liquidités vient à peine de s'estomper qu'une nouvelle grève vient rappeler l'enfer de...la poste. Le débrayage des conducteurs de train s´inscrit dans la durée. Nombreux sont les usagers à avoir été pris au dépourvu par cette grève surprise. Hier, cette situation a constitué une aubaine pour les taxis clandestins. Ils ont été plusieurs à vouloir tirer profit de l´immobilisation du train sans aucun affichage ni préavis. Les usagers qui se sont rendus plusieurs fois à la gare de l´Agha d´Alger, durant toute la matinée d´hier,. «C´est la grève», répétaient en boucle les agents de sécurité postés à l´entrée des guichets de la même gare. «Mais jusqu´à quand?», s´interrogeaient les usagers visiblement contrariés. «On ne sait absolument rien...mais il s´avère que la grève est illimitée», rétorque-t-on. De la saillie de la loge des guichets on s´aperçoit que les trains tous type confondus, classiques et autorails sont cloués aux quais. Le transport ferroviaire a été paralysé depuis avant-hier. Les trains n´ont pas circulé sur l´ensemble des lignes du territoire national. Les conducteurs de train ont déclenché une grève depuis trois jours. Ils réclament l´amélioration de leurs conditions de travail. Près de 80 départs de et vers la gare de l´Agha d´Alger et plus de 200 au total, ont été annulés hier et avant-hier. Le même topo est observé au niveau des bureaux de poste. Déterminés à aller jusqu´au bout au grand dam des milliers de travailleurs, fonctionnaires et autres catégories qui s´apprêtent à retirer leur paie en cette fin de mois, ils sont au nombre de 25.000 à être concernés par ce débrayage. «Figurez-vous qu´on n´a pas obtenu d´augmentation de salaire depuis 2004», déplore Farida, une employée d´Algérie Poste. «J´ai débuté en tant qu´opératrice principale et je me retrouve au même grade après 32 ans de service», fait-elle savoir pour dénoncer l´absence de promotion et de gestion de carrière des travailleurs. En fait, cette entreprise transformée en Epic depuis 2003, «a vécu sans partenaire social depuis 8 ans», regrette un syndicaliste qui a requis l´anonymat de peur de représailles. «Alors que les cadres s´accordent des primes consistantes de l´ordre de 500.000 à 600.000 DA, perçues chaque trimestre, les autres catégories ont été privées de toutes sortes de primes», s´indignent les contestataires. De même que «des dépenses faramineuses pour le mobilier par-là, l´importation du matériel par-ci sans omettre les Omra et les camps de toile...», sont cités à titre de gaspillage par les contestataires. «On n´a pas reçu la prime de risque depuis 2005», clame Nabil en sa qualité de transporteur de fonds. Les «postiers» ont déclenché, avant-hier, un mouvement de grève illimité pour protester contre la non-application des décisions de la tutelle concernant l´augmentation des salaires par la direction générale. Les grévistes ont déclenché un vrai bras de fer avec leur direction pour «dénoncer le non-respect des engagements pris récemment par leur entreprise». En fait, les grévistes, qui ne se réclament d´aucun mouvement syndical, n´admettent pas que la liste en dix points de revendications exprimées n´ait pas été encore satisfaite. «Nous voulons du concret», clament-ils à l´unisson menaçant de «poursuivre leur grève jusqu´à satisfaction totale de leurs doléances.»