Le chef d'état-major israélien, Moshé Yaalon, avoue bénoitement que l'armée avait envisagé d'assassiner Abou Ammar. Les médias israéliens ont rapporté une déclaration du général Moshé Yaalon, chef d'état-major israélien, qui a affirmé que les Israéliens avaient programmé de tuer le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat. En réalité, il n'y a rien là de nouveau. Plusieurs tentatives ont été faites dans le passé dans ce sens, mais ce qui pouvait, plus ou moins, se justifier en temps de guerre devient un assassinat en temps de paix. A la cérémonie de signature des accords d'Oslo entre le président Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, ce dernier avait déclaré, citant un passage de la Bible, qu'il y avait un temps pour la guerre et un autre pour la paix. Le processus de paix était enclenché, suscitant de grands espoirs aussi bien auprès des Palestiniens, qui y voyaient l'aboutissement de décennies de lutte et de sacrifices, que des Israéliens eux-mêmes, prêts enfin à troquer la terre contre la paix. Mais les faucons israéliens n'ont jamais désarmé et il a fallu qu'un ultra comme Ariel Sharon vienne provoquer les jeunes Palestiniens dans l'enceinte même des Lieux Saints pour réveiller le volcan de la haine et de la violence. Les radicaux israéliens croient que c'est en tuant Arafat qu'ils pourront régler le problème du Proche-Orient à la racine. C'est ignorer qu'il faut être deux pour faire la paix et que même si le président de l'Autorité palestinienne venait à être éliminé, le nationalisme palestinien, lui, ne disparaîtrait pas. Non seulement Arafat est le président élu des Palestiniens, mais en plus il est le symbole de leur lutte pour l'édification d'un Etat palestinien, avec Jérusalem comme capitale. Aujourd'hui, le monde entier voit bien qu'Israël s'est engagé dans une escalade de la violence. Ainsi, quatre militants des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, organisation proche de Yasser Arafat, ont péri dimanche soir, victimes d'obus israéliens. «Cette attaque prouve que les dirigeants israéliens essaient de torpiller le processus de paix», a déclaré à Ramallah le président Arafat devant les journalistes, hier, à l'issue d'un entretien avec le consul général britannique à Jérusalem, Jeffrey Adam. Le président de l'Autorité palestinienne a ajouté que pour sa part, il ne ménagerait aucun effort dans la voie de la paix et qu'il entendait «poursuivre toutes les discussions sécuritaires, économiques ou politiques avec Israël, qui permettront au peuple palestinien de recouvrer ses droits et d'aboutir à la paix». Mais alors que côté palestinien, on continue de se concerter pour la paix, comme le laisse entendre ce dirigeant du Hamas, Ismaïl Abou Chanab, qui a indiqué qu'un cessez-le feu avec Israël était possible et que son mouvement donnerait sa réponse au Premier ministre, Mahmoud Abbas, le gouvernement Israélien, lui, souffle le chaud et le froid. «Ceux qui pensent que sous le couvert d'accords tactiques interpalestiniens, les attentats pourront continuer et qu'il sera possible d'arracher des avantages politiques à Israël se trompent lourdement», a déclaré, pour sa part, le ministre de l'Agriculture, Israël Kats à la radio publique. Que ce soit dans ses déclarations ou dans ses actes, le gouvernement de droite israélien fait tout pour torpiller les efforts de paix de Yasser Arafat, de son Premier ministre Mahmoud Abbas et de l'ensemble de la communauté internationale.