Le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, a accusé hier Israël de vouloir provoquer l'escalade de la violence pour torpiller la “feuille de route”, un plan international de paix. S'exprimant devant des journalistes à Ramallah en Cisjordanie à l'issue d'un entretien avec le Consul général britannique sortant à Jérusalem, Jeffrey Adam, M. Arafat a accusé Israël d'avoir tué la veille à Beit Hanoun (nord de la bande de Gaza) quatre militants des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe armé lié à son mouvement le Fatah “pour provoquer l'escalade et torpiller la “feuille de route”. Selon une source sécuritaire palestinienne, ces quatre activistes ont été victimes de tirs d'obus d'un char israélien, mais une source militaire israélienne a indiqué “qu'aucune unité de l'armée n'a ouvert le feu dans ce secteur”. “Cette attaque prouve que les dirigeants israéliens essaient de détruire le processus de paix”, a ajouté M. Arafat, indiquant en outre qu'il entendait “poursuivre toutes les discussions, sécuritaires, économiques ou politiques avec Israël, qui permettront au peuple palestinien de réaliser ses droits et d'aboutir à la paix”. Interrogé sur les discussions interpalestiniennes relatives à une éventuelle suspension de la violence contre Israël, M. Arafat a déclaré : “Ces discussions se poursuivent, et j'espère qu'elles vont aboutir.” Le général Moshé Yaalon, chef d'état-major israélien a, pour la première fois, reconnu qu'Israël avait envisagé d'assassiner le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat, ont rapporté hier les médias israéliens. “La vérité est qu'il y a eu à plusieurs reprises un débat sur la question de savoir s'il fallait tuer Arafat”, a déclaré dimanche dernier le général Yaalon lors d'un colloque des Chambres de commerce israéliennes à Beersheba, dans le désert du Néguev (sud d'Israël). “Nous avons rejeté l'idée après avoir pesé le pour et le contre. Mais il serait judicieux de réexaminer de temps à autre le bien-fondé de nos conclusions”, a-t-il ajouté. Israël considère M. Arafat comme “hors-jeu”, et ses troupes le cernent depuis un an et demi dans son quartier général à Ramallah en Cisjordanie. Il est autorisé à le quitter, sans avoir l'assurance de pouvoir y retourner.