Le FLN met sa machine en branle en installant hier des groupes de travail chargés des dossiers des réformes annoncées par le président de la République. Le FLN reprend l´antienne du «changement». Le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, le réclame davantage. «Nous avons demandé et nous sommes attachés à la nécessité d´effectuer un changement ministériel. Parce que lorsqu´il s´agit de revendications populaires, il faut de nouvelles têtes qui regarderont les choses avec une nouvelle vision», a-t-il réitéré dans un entretien accordé au journal électronique «Tout sur l´Algérie». M.Belkhadem veut-il récupérer les commandes de l´Exécutif? La demande pressante du patron du FLN est loin d´être fortuite. Ce dernier crie sur tous les toits la nécessité du renouvellement du staff gouvernemental. Pourtant, auparavant, le secrétaire général du FLN refusait de répondre aux questions ayant trait au remaniement ministériel. «Cette question ressort des prérogatives du président de la République», se contentait-il de répéter. Alors, pourquoi maintenant? Le représentant personnel du président de la République rejette la thèse selon laquelle le gouvernement est atteint d´immobilisme. «Le changement de gouvernement servira à donner plus de vitalité à l´appareil exécutif. Il faut créer une dynamique nouvelle et un nouvel esprit pour affronter la nouvelle étape», a-t-il encore avancé. Si M.Belkhadem revient à la charge aujourd´hui ce n´est pas pour rien. Bien au contraire, c´est le moment ou jamais de taper fort. Avec la conjoncture actuelle, marquée par un malaise qui ronge tous les secteurs d´activité, le vieux parti tente de récupérer le terrain perdu. Nul n´ignore que le FLN n´a pas encore avalé la pilule depuis que le RND a pris les rênes du gouvernement en novembre 2008. Majoritaire au Parlement et au gouvernement, le FLN voit mal que son rival RND gère les affaires du pays. Il a même formé un gouvernement parallèle en procédant à l´installation des commissions sur les différents secteurs d´activité pour trouver des solutions aux crises. Entre les deux partis, c´est de bonne guerre. Surtout que le paysage politique est en pleine ébullition en ce moment. Des échéances électorales s´annoncent et des chantiers de grande importance s´apprêtent à être lancés. Les législatives et les locales de 2012 et le chantier des réformes politiques, entre autres, la révision de la Constitution, sont autant de facteurs qui poussent les partis politiques à se repositionner. Le FLN a déjà réactivé sa machine sur le terrain. Il a installé hier des groupes de travail chargés des dossiers de réformes annoncées par le président de la République. Il veut devancer ses concurrents en participant activement à l´élaboration du chantier constitutionnel. D´ailleurs, il plaide haut et fort pour un régime présidentiel. Le secrétaire général du parti FLN a tenu à préciser dans l´entretien que «le FLN n´est pas simplement un parti. C´est un front qui rassemble tous les courants et les idées». «Nous constituons jusqu´à présent un front qui réunit tous les courants et les idées. La preuve, après l´avènement du multipartisme, de nombreux militants du FLN ont créé leurs propres partis, avec leurs idées propres», a-t-il expliqué. M.Belkhadem ne craint pas les menaces lancées par les redresseurs. En réponse à ceux qui lui reprochent la mauvaise gestion, M.Belkhadem réplique: «Je ne suis pas le gestionnaire du FLN. Moi, en tant que secrétaire général du parti, je désigne les gestionnaires. Pour plus de clarté et de transparence, je suis prêt à accueillir une commission de contrôle, soit de la part de ce mouvement ou de l´Inspection générale des finances ou toute autre partie. Ma conscience est tranquille». Et d´ajouter: «Ces accusations ne m´ébranlent pas. Je signale que parmi les gestionnaires du FLN, certains font partie de ce mouvement de redressement», a-t-il encore expliqué.