«Je dis que mon fils est un voyou, mais je n´aime pas que les autres le disent.» Proverbe arabe Après quelques jours de doutes et de spéculations sur le départ des journalistes syriens pour protester contre le traitement des événements en Syrie, Al Jazeera a apporté un démenti catégorique à la démission de certains d´entre eux. Qassem? Ce dernier va revenir à l´écran et présentera une émission spéciale à partir du 1er mai, après 22 heures, en compagnie d´Ahmed Mansour et d´Ali Dhafiri. Depuis le début de la révolution dans le Monde arabe, qui a débuté en Tunisie en janvier 2011, le P-DG de la chaîne qatarie, Waddah Khanfar a gelé tous les talk-shows, (dont certaines étaient suivis dans le Monde arabe et même dans le monde occidental). Ce qui a été accepté dans un premier temps comme des vacances s´est rapidement transformé en congé forcé. Mais pour le moment Faycal Qassem refuse de présenter un épisode de l´émission Litidjah mouaakess sur la Syrie, ce qui peut constituer déjà comme un affront à la direction de la chaîne. Dans une interview à un journal libanais Fayçal Qassem a confirmé sa non-démission d´Al Jazeera, indiquant au passage que le départ de Ghassen ben Djeddou, de la chaîne, fait partie de la liberté d´expression et que chacun a le droit de donner son avis et sa version sur la situation dans le Monde arabe. Fayçal Qassem n´a pas exclu de donner prochainement son avis sur la situation en Syrie. Al Jazeera avait également démenti, à cette occasion, le départ du syrien Hussein Chouiki, directeur de l´information à Al Jazeera. Alors que le silence de Ben Djeddou était prudent, la Syrienne Louna Chebel, une ancienne journaliste d´Al Jazeera est violement partie en campagne contre la chaîne qatarie en dévoilant une stratégie médiatique selon laquelle Al Jazeera veut renverser le régime syrien, en collaboration avec les Etats-Unis et cela depuis les années Bush. Dans un entretien accordé le lundi 25 avril, à la télévision syrienne Dounia, elle a affirmé que la campagne contre la Syrie a débuté depuis plusieurs années. Elle fonctionnait suivant la règle qui prévoyait de diffuser cinq bonnes informations et une fausse, pour se faire une crédibilité auprès des téléspectateurs. Louna Chebel a travaillé pour Al Jazeera entre 2002 et 2010 et a confirmé la présence de chambres noires dans cette chaîne comme dans toutes les autres chaînes satellitaires arabes. Elle croit à l´existence «d´un complot contre la Syrie et contre le Monde arabe; des rumeurs et des informations fabriquées ou sélectionnées en fonction des politiques des Etats, sont diffusées». Elle a accusé ces chaînes de diffuser certains reportages montés de toutes pièces, sur la situation syrienne, notamment ceux qui montrent des manifestants tabassés ou blessés par les forces de sécurité. L´ancienne journaliste d´Al Jazeera met en garde le peuple syrien contre les rumeurs, l´invitant à faire la distinction entre la propagande et la rumeur. Après avoir subi la pression des «faux témoins», liés à l´affaire de l´assassinat de l´ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, la Syrie se retrouve confrontée à des témoins oculaires fabriqués de toutes pièces. La réaction de Louna Chebel, qui a démissionné en 2010 avec quatre de ses collègues femmes pour protester contre la politique de leur direction qui se comportait avec elles de façon sélective et lunatique, est douteuse, puisqu´elle n´était à Al Jazeera que depuis une année, ce qui ne donne pas de crédibilité à son témoignage [email protected]