La bureaucratie bloque la volonté affichée en faveur des réformes. Les plaies demeurent béantes sur le corps de l´Alliance présidentielle. Bouguerra Soltani ne compte pas quitter l´arène des querelles fratricides sur la pointe des pieds. «Le projet du Code communal voté par les députés confirme que le Parlement a failli dans l´entame des réformes auxquelles a appelé le président de la République lors de son discours», a déclaré le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), hier, au siège national de son parti. Une déclaration qu´il a tenu à faire car, il faut le rappeler, les députés du MSP se sont retirés de la séance de l´Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à l´adoption du Code communal la semaine dernière, en signe de protestation contre un amendement oral suggéré par le président de la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés concernant l´article 69. Par ailleurs, «même si au départ, le discours du président de la République était très satisfaisant, actuellement on a perdu espoir quant à la mise en oeuvre des reformes annoncées ainsi qu´à leur aboutissement», a soutenu le président du MSP en marge d´une cérémonie en l´honneur des journalistes. Profitant de cette rencontre dédiée exclusivement à la liberté d´expression et de la presse, Bouguerra Soltani n´a pas souhaité terminer son allocution sans évoquer le point le plus sensible de la politique générale du pays, en l´occurrence, la batterie des réformes annoncées par le Président Abdelaziz Bouteflika. Selon lui, tout le doute est porté sur leur faisabilité, alors que «la bureaucratie a paralysé la volonté politique», a-t-il soutenu. A la veille de la Journée internationale de la liberté d´expression et de la presse la rencontre s´est déroulée en présence du président du MSP, des membres du bureau national du mouvement et plusieurs invités de différents horizons. Le premier à prendre la parole était M.Mohamed Djomaâ secrétaire national à l´Information pour souhaiter la bienvenue à ses hôtes et à la direction du mouvement et expliquer les dimensions et l´importance de la liberté d´expression et de la presse. «Le MSP a toujours été aux côtés des journalistes. Notre groupe parlementaire a été le premier à proposer la décriminalisation du journaliste et de l´imam», a assuré Djomaâ. Ensuite, ce fut le tour du Dr Abdelali Rezagui, professeur à l´Institut de journalisme d´Alger de prendre la parole pour dresser un portrait stupéfiant de la presse algérienne. Tout au long de son intervention, M.Rezagui s´exprimait en toute ironie, chose qui a surpris plus d´un dans cette salle. «S´il y a un nouveau parti politique en Algérie, c´est bien celui de la presse», a-t-il souligné. L´organisation de cette rencontre s´est faite sur une initiative du secrétariat national de l´information et des affaires politiques pour féliciter et honorer les cinq journalistes ayant participé à la «Flottille de la Liberté» ainsi que quelques journalistes de la presse écrite, de la radio et de la télévision.