Le mouvement citoyen se réunit aujourd'hui en conclave décisif dans la wilaya de Béjaïa. Les travaux de cette rencontre sont d'une importance capitale pour la région. Il s'agira pour les délégués de plancher sur la réponse officielle que le mouvement se doit de donner au chef du gouvernement, à la suite de l'invitation au dialogue. Alors que Bouira et Béjaïa ont décidé de rejoindre la table de négociations en mettant des préalables facilement réalisables, la Cadc de Tizi Ouzou a tenu à se signaler. Alors que dans un premier temps, la présidence tournante de la Cadc, a, à quelques nuances près, dit oui au dialogue, voici qu'elle vient d'opter, lors de la réunion de lundi dernier à Tizi-Rached et sous la houlette des ex-détenus pour un réel durcissement. Ainsi, la Cadc demande comme préalable, l'annonce par le chef de l'Etat, de la reconnaissance pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur, avant toute discussion. Comme pour la Cadc, il ne s'agira pas d'aller discuter autour des revendications contenues dans la plate-forme, mais plutôt de la mise en oeuvre de ces revendications. De cette incompréhension: ârchs de Tizi-Ouzou - pouvoir pourraient naître les blocages à venir. En fait, le conclave de Tizi-Rached, qui s'était déroulé dans une atmosphère plus que tendue, a conclu en recourant aux décisions arrêtées à Azazga. Il est ainsi apparu à tous les observateurs que la tenue du conclave extraordinaire de Tizi-Rached était une réunion à blanc. La Cadc aurait pu «cacher» le désarroi et les clivages qui sont les siens, en s'agrippant aux positions entérinées à Azazga. Mais les considérables enjeux et les perspectives de dividendes éventuels ont été plus forts. Aujourd'hui, à Amizour, Tizi Ouzou risque de faire cavalier seul, en s'arcboutant aux décisions extrémistes. Bouira et Béjaïa, malgré quelques voix contraires, ont su trancher en faveur d'une solution pouvant satisfaire les uns et les autres et surtout la région. Par contre, la Cadc qui a toujours su se montrer comme la gardienne du temple, et n'ayant pas réellement compris qu'il y a un temps pour tout, risque de se voir laissée par le train, sur le quai d'une gare oubliée. Traversée par de sérieuses divergences, souvent de nature idéologique, la Cadc joue son va-tout. Ou Amizour est réussi et constitue le prélude à des négociations, alors dixit, la Cadc et son intransigeance. Ou alors les discussions dérapent et la Cadc jouera: «Celui qui aura compris à l'avance que les choses étaient biaisées dès le départ!» Mais il apparaît que le forcing fait par l'aile radicale de la Cadc commence à «porter ses fruits!» Les voix dissonantes sont mises en sourdine et un certain consensus, semble se dessiner. Aussi, la position apparemment commune de la Cadc au conclave de l'interwilaya, aujourd'hui, risque fort soit de faire éclater le mouvement, soit de reporter les travaux. Ceci, pour dire que plus que les autres coordinations, la position de Tizi Ouzou est prépondérante.