Les commissions de réflexion travaillent à huis clos. L'objectif étant de «recentrer» l'action du mouvement citoyen afin de l'adapter à la nouvelle donne. Aussi bien dans les wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa que dans celles de Bouira, Sétif, Bordj Bou-Arréridj et Boumerdès, des commissions de réflexion du mouvement citoyen sont à pied d'oeuvre. Le conclave interwilayas de Chemini leur a expressément demandé de réfléchir aux perspectives du mouvement. Ainsi, la commission de réflexion de la Cadc de la wilaya de Tizi Ouzou, réunie depuis au moins ce lundi, dans l'un des villages de la daïra de Tigzirt, sous très haute «surveillance» populaire, en vue d'éviter d'éventuelles «descentes» de police, poursuivait, hier en fin de soirée, ses travaux. Une déclaration finale pourrait être rendue publique aujourd'hui. Selon nos sources, les 22 délégués composant la commission de réflexion auront d'abord à présenter les travaux au conclave de wilaya, puis une fois amendés et enrichis, ils seront présentés au conclave de l'interwilayas qui aura à faire la synthèse des propositions. La commission réunie dans la wilaya de Tizi Ouzou a donc bien du pain sur la planche. Il s'agit, pour elle, de préparer l'après-30 mai et aussi de réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre, pour contrecarrer les législatives. Il va de soi que la réflexion portera, également, toujours selon nos sources, sur la gestion du mouvement, à la lumière de la donne nouvelle. C'est ainsi que les 22 délégués planchent, nous a-t-on assuré, sur la façon que le mouvement choisira afin de faire échec aux manoeuvres ciblant le mouvement. Il est quasi certain que les délégués, instruits par l'interwilayas, rejetteront: «Toute déviation consistant à mener le mouvement dans une voie autre que celle de la lutte pacifique.» Rappelons que malgré toutes les difficultés et devant les pressions dues aux interpellations et aux arrestations ainsi qu'à la chasse aux délégués, le mouvement citoyen a tenu «à rejeter toute idée de clandestinité». Pour tous les délégués, «l'action du mouvement est pacifique et à ce titre ne saurait s'accommoder de la clandestinité...». D'ailleurs, les délégués actuellement recherchés, disent «ne pas vivre dans une réelle clandestinité, mais ont seulement développé une meilleure vigilance, afin d'éviter une éventuelle arrestation...». Enfin, il y a lieu de souligner que les travaux des commissions de réflexion se tiennent à huis clos, afin de réserver la primeur des conclusions aux conclaves. Un fait est certain, les conciliabules, rencontres et autres réunions visent à donner au mouvement citoyen un nouveau souffle!