Désormais, rien ne peut arrêter la machine qui s'ébranle vers le règlement de la crise en Kabylie. C'est aujourd'hui à 17 heures que les travaux de la rencontre de l'instance suprême du mouvement citoyen de Kabylie s'ouvriront dans la commune de Boudjellil. Les délégations des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bordj Bou-Arréridj, Sétif, Boumerdès, Tipaza et Bouira auront à débattre d'une réponse consensuelle à donner à l'offre du chef du gouvernement M.Ahmed Ouyahia. En effet, après plusieurs épisodes faits de tergiversations et autres fractures faisant craindre le pire, les différentes coordinations qui composent cette instance sont apparemment arrivées au stade de trancher officiellement et en toute quiétude pour l'acceptation de l'offre d'Ouyahia. Les échos qui parviennent des différentes régions de la Kabylie, font ainsi penser à une issue positive de cette rencontre. La coordination de Béjaïa en butte à certaines répulsions et manipulations qui n'ont de visée que celles de bloquer le processus, était, hier, en passe de donner sa réponse, une réponse qui ne peut être que positive et surtout consensuelle eu égard à la présence des plus importantes délégations et la décantation opérée la veille. En effet, à l'heure où nous mettons sous presse, le conclave extraordinaire de la Cicb ouvert depuis le lundi à Amizour s'apprête à poursuivre ses travaux après une suspension jugée utile devant les tentatives des uns et des autres à faire capoter la démarche allant dans le sens d'un dialogue de dénouement de la crise en Kabylie, à quelques heures de l'ouverture de ce grand rendez-vous, dont le moins qu'on puisse dire, sera inscrit d'une manière ou d'une autre dans l'histoire. Intervenant au lendemain d'une réponse de la chefferie du gouvernement, qui a pris acte des décisions de la dernière interwilayas réunie le 12 décembre à Azib Ahmed, ce conclave se présente comme celui de tous les espoirs eu égard à son ordre du jour. Pour l'heure, aucun signe à même d'indiquer une quelconque issue négative n'est prévisible. Revigorés par l'accueil positif réservé par la population à la sortie d'Ouyahia, les délégués n'auront pas de grandes difficultés à affronter pour accorder leurs violons. Si toutes les coordinations ont déjà fait savoir leurs positions par rapport aux questions de l'heure, ce n'est pas le cas de la Cicb, qui ne les fera connaître qu'à l'issue de sa réunion extraordinaire ouverte qui se poursuit depuis hier, à Amizour. Devant la décantation salutaire, qui s'est faite ces derniers mois, tout porte à croire à une réponse qui dessinerait la volonté des délégués du mouvement citoyen à s'asseoir autour d'une même table avec les pouvoirs publics en vue de solutionner une crise qui atteint maintenant son 32e mois. Les signes avant-coureurs sont à déceler dans les positions déjà tranchées chez les plus importantes coordinations du mouvement citoyen. La Cadc qui a ficelé sa position favorable au dialogue, a déjà fait part de la constitution d'une délégation qui ira à la rencontre d'Ouyahia. Connaissant le poids de cette coordination au sein de l'interwilayas, on imagine mal une issue autre que celle qu'elle préconise. A cela, l'option du CCW Bouira, dont la cohésion retrouvée n'a fait que renforcer la démarche qui s'illustre par une unité sans précédent, semble avoir bien avancé dans l'option du dialogue en désignant déjà ses deux représentants en les personnes de Hakim Kacimi et Djaffer Abdedou. Il reste la Cicb, qui était hier, en concertation après une vague de remous que certains ont voulu exploiter pour mettre à mal cette structure et freiner conséquemment la démarche de dialogue, à faire connaître son option. Cela ne saurait tarder, mais à la lumière des déclarations majoritaires, une réponse semblable à celle de Tizi Ouzou et Bouira n'est pas à écarter. Outre la réponse à opposer à l'appel d'Ouyahia, les délégués de l'interwilayas s'assigneront comme autre objectif le rejet de l'élection présidentielle, qui reste une menace brandie par l'interwilayas en cas de recul des pouvoirs publics par rapport à l'option de règlement de la crise et de la satisfaction des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur.