«Le 14 janvier au matin, nous étions une chaîne de divertissement. Le soir nous sommes devenus un canal d´info en continu.» Nabil Karoui, P-DG de Nessma TV En panne de perspective pour le futur, le directeur de Nessma TV, Nabil Karoui, tente de relancer sa chaîne de télévision après une révolution de Jasmin particulièrement harassante. Pour ce faire, le patron de Nessma TV tente de se faire une réputation d´opposant averti, en s´exprimant sur le magazine people de FranceParis Match. Ainsi, nous avons appris avec consternation que Nessma TV était une antenne pirate destinée aux Maghrébins, qui programmait des clips et une «Star Academy» arabe à partir de la France. Mais dans le même paragraphe, il ajoute que les autorités ont détruit ses studios installés à Tunis et les ont menacés. Il faut savoir. «tu es dans la clandestinité en France ou à Uticwood, dans la banlieue de Tunis, sous la protection de la police de Ben Ali». A la question de la journaliste sur ses programmes phares, le patron de NTV n´hésite pas à se comparer à TF1, avec 10 à 15 millions de téléspectateurs chaque soir, dans les cinq pays du Maghreb et en France et annonce ouvertement le lancement prochain d´une émission politique le dimanche soir, en copiant le concept de «7 sur 7» de TF1. Toujours en mal d´inspiration et de création, le patron de Nessma TV reconnaît ouvertement s´être inspiré du concept de talk-show «Le Grand journal» de Canal +. Mais dans la réalité, Nessma TV, cette petite chaîne du Grand Maghreb, a d´énormes difficultés pour s´imposer. Crise financière, liée à l´absence de rentrées publicitaires, crise de confiance en Tunisie et à cela s´ajoutent plusieurs défections signalées ce mois-ci, pour des raisons diverses. La plus importante est le départ de Gherbi, le présentateur de l´émission politique de Nessma TV et qui avait un semblant de professionnalisme. Ce qui a poussé la direction à promouvoir l´un des chroniqueurs de Ness Nessma, l´Algérien Chawki Amine Smati. Ce dernier a été recruté pour pallier l´absence d´algéries sur le plateau de l´émission phare de Nessma TV. Sa mission était au départ de faire la Revue de presse, pour ensuite être poussé à faire une chronique sur le parler maghrébin. Une démarche qui lui a valu plusieurs critiques sur Internet et sur Facebook, notamment de la part des Algériens. Mais c´est avec l´émission ciné-club Spécial Maghreb, que le représentant algérien se retrouvera. Cependant, depuis peu, il vient d´hériter d´une nouvelle casquette, celle de présentateur du journal télévisé de Nessma TV. Un journal digne de l´Entv des années 1970. Sans promoteur, sans reportages de qualité. Le journaliste qui se trompe dans les pages de sa présentation. Des envoyés spéciaux en Libye invisibles qui font leurs comptes-rendus par téléphone avec comme seule image celle du présentateur Chawki Amine Smati. Bref Nessma TV est loin d´être une télévision qui peut ressembler à TF1 et encore moins concurrencer ou l´Entv ou France 24, qui disposent tout de même de rédactions professionnelles. [email protected]