Sont-ils toujours condamnés, comme dans Les Vigiles de Tahar Djaout, à s'adresser à l'étranger pour voir leurs produits promus sur le marché ? Remelec, une société basée à Rouiba, spécialisée dans l'installation électrique ainsi que dans le rebobinage moteurs et transformateurs électriques, a mis au point une machine de décontamination des transformateurs fonctionnant aux huiles contenant une molécule PCB (Polychlorobiphényl) connues sous le nom commercial d'Askarel. Ces huiles servaient pour le refroidissement des transformateurs électriques sont de nature cancérigène. Elles ont fait de ce fait l'objet d'une interdiction d'utilisation et de transport dans le monde entier. Mais l'interdiction ne suffit pas parce que les huiles Askarel constituent un danger pour l'environnement. Ces huiles sont non biodégradables, si les nombreux barils contenant cette huile venaient à se déverser dans la nature, la substance cancérigène pourrait se retrouver sur la chaîne alimentaire via la nappe phréatique explique Saïchi Cheballah, représentant de Remelec. Selon lui «7000 sites environ situés au niveau de Sonatrach et 9 au niveau de la Sonelgaz abritent des dépôts de cette huile dangereuse». Notre interlocuteur souligne que cette huile devrait être soumise à une incinération biologique. «Nous avons aussi mis au point pour ce faire un four spécial pour décomposer la molécule contenant les PCB». Le représentant de Remelec s'est dit prêt à décontaminer à l'échelle nationale les anciens transformateurs à l'Askarel pour peu que sa société obtienne le quitus de la part des pouvoirs publics. «Tout le monde aurait à gagner puisque on ne sera pas obligé de recourir à l'achat de nouveaux transformateurs (ceux-ci pèsent entre 800 et 1200 kg). La machine de décontamination que nous avons inventée permet, en effet, de récupérer les machines en les remettant en l'état et en les réglant sur un nouveau fonctionnement qui exclut l'Askarel»... Le représentant de cette entreprise précise que le montage financier nécessaire pour cette opération est prêt, «nous demandons uniquement l'autorisation d'activer». Selon lui, 4 ou 5 pays dans le monde font cela. «Si l'on nous ouvre la porte, on va pouvoir toucher le marché africain», a-t-il soutenu. Les inventeurs algériens sont-ils toujours condamnés, comme dans Les Vigiles de Tahar Djaout, à s'adresser à l'étranger pour voir leurs produits promus sur le marché? La question mérite d'être posée puisque, même à l'ère de l'économie de marché, les choses ne semblent pas avoir évolué d'un iota pour cette catégorie d'hommes et de qui ne demandent qu'à faire éclore leur génie. Pis, le problème semble avoir aujourd'hui débordé l'échelle des individus pour s'élargir à l'échelle des entreprises. Ce qui est évidemment contraire à l'esprit des réformes, lesquelles font du secteur des PMI-PME, le socle de l'économie future.